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Sola

« Paris: retour chez Sola »

Article du 18 février 2015

Une belle table franco-japonaise, revisitée par notre avocat gourmet, Didier Chambeau…

Hiroki © DC

Hiroki © DC

Hiroki Yoshitake a fait de cette adresse, jadis maléfique, un des repères les plus gourmands de l’arrondissement. Là où le Toustem d’Hélène Darroze puis les bouchons de Francois Clerc furent des restaurants éphémères, Youlin Ly a osé ouvrir Sola fin 2010 et s’associer au talentueux Hiroki, formé en Orient à la bonne école des samouraï des fourneaux puis chez Pascal Barbot à l’Astrance. Il est consacré à présent meilleur plus jeune chef de moins de 35 ans au Japon. Ces deux là ont redonné une âme à ces murs du 17eme siècle qui ne demandaient qu’à revivre avec une petite touche en plus, celle de devenir un antre gastronomique.

La cave © DC

La cave © DC

Une salle au rez-de-chaussée, poutres et vieilles pierres, un mobilier contemporain qui se fond dans ce cadre rustico-chic. Une cave médiévale au pied des escaliers où l’on se déchausse à la japonaise avant de s’assoir en contre-bas autour de tables encastrées. Ne manquez pas dès lors de préciser à la réservation si vous préférez déjeuner ou dîner au sol ou vous dépayser au sous-sol sans les inconvénients du décalage horaire.

Truite fumee au bois de sakura © DC

Truite fumee au bois de sakura © DC

La carte blanche midi et soir  évolue au gré de l’inspiration et du marché, des produits français avec des touches d’Europe ou d’Asie, des présentations hardies et précises, chaque plat mis en valeur par la forme de l’assiette ou son matériau. Inventaire à la Prévert, cette carte blanche est haute en couleur ! Délicate mise en bouche, chips et crème de topinambour avec noix de Cayenne, couteau au piment d’espelette, petit toast façon focaccia à la crème de parmesan et parmesan râpé.

Oursin © DC

Oursin © DC

On est dans le visuel avec la truite fumée au bois de Sakura, œufs de truite, crème de fenouil, pommes, radis, tomates de Sicile, une larme de fromage blanc et gelée de balsamique blanc. On part dans le floral avec l’oursin, crème de potiron et sa gelée d’algue. Plaisir des pupilles avant de devenir celui des papilles, seiche à l’huile avec sa tuile à l’encre, purée d’oignon et lardons italiens. Soupe de Saint-Jacques poêlée accompagnée d’un jus de crustacé, navet et champignon. Cuisson d’une précision d’orfèvre avec le cabillaud, crème d’ail et ail noir, émincé de courgettes, balsamique et poireau crayon.

Couteau au piment d'Espelette © DC

Couteau au piment d’Espelette © DC

On reviendrait presque sur terre avec le filet de canard et son jus, salsifis et radicchio, sauce miso rouge. En pré-dessert, assortiment de clémentines dans tous ses états, fraîche, en gelée, glace, et en jus avant de finir par une glace aux fruits de la passion, mousse de chocolat et ganache banane. On se relève de table plutôt qu’on en sort et on se rechausse avant de remonter sur terre. Riche d’une expérience de plus, on part de chez Sola en totale zénitude grâce à ce jeune chef japonais qui donne comme tant d’autres aujourd’hui avec bonheur dans le tricolore, en rivalisant de couleur, d’audace et de talent.

Cabillaud © DC

Cabillaud © DC

Sola

12, rue de l'Hôtel-Colbert
Paris 5e
Tél. 01 43 29 59 04
Menus : 48, 78 (déj.), 98 € (dîn.) €
Fermeture hebdo. : Lundi, dimanche
Fermeture annuelle : 3 semaines en août
Métro(s) proche(s) : Maubert - Mutualité, Saint-Michel
Site: www.restaurant-sola.com

A propos de cet article

Publié le 18 février 2015 par

Sola” : 2 avis

  • bouton d'or

    Et bien pour nous une immense déception en ce mois de février. Nous avons plus ou moins eu les mêmes plats que l’article. Un gros bémol sur la truite avec un peu de gris et surtout des tomates en février sans goût. Un petit coup de coeur sur la seiche, lard et asperge. Pour le reste, rien n’est mauvais mais rien n’est bon vraiment, il manque l’alchimie qui fait qu’on voyage. Quand je repense aux dîners chez Cobea ou chez Kei par exemple, quelle différence. On espère que le dessert va rattraper le reste, ben non en final un quart de poire coupé en mini morceaux avec une quenelle de glace, alors là on se dit c’est le pompon et c’est limite foutage de gueule. Je ne vais pas au restau gastro pour finir par des clémentines coupées et puis des poires. L’accueil n’est pas désagréable mais ne nous mets pas à l’aise, et les grosses erreurs sur la note, trop fréquentes à Paris je trouve. UNE IMMENSE DECEPTION.

  • Jane

    Je me souviens la premier fois quand je suis venu dans ce restaurant tout était magique. Et puis la 2eme fois, j’étais très déçu. On a passé aussi un très bon moment ensemble mais ce n’était plus pareil.

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Donnez-nous votre avis !

Sola