Gasthaus zum Stiefel

Entrée © GP

A Sarrebruck, depuis 1713, une même famille tient, au coeur de la ville, le Stiefel. Cette auberge débonnaire, sur la pittoresque St Johanner Markt, est double et même triple. Il y a la partie rustique, ses spécialités toutes simples, saucisses, tartes flambées, choucroute et salade de pommes de terre, propose la bière maison, fabriquée à demeure en trois couleurs et en plusieurs versions (la « pils » est très rafraichissante). Et puis le côté plus cosy et plus gastro, genre taverne historique, offrant plats pantagruéliques à prix mesurés. Plus un patio.

Brassins © GP

Le patron Thomas Bruch, incarne la huitième génération de la même famille aux commandes. Et la bière est issue des brasseries appartenant à cette gourmande dynastie. La bière, brune, blonde, blanche, fabriquée à la micro-brasserie du restaurant Stiefel, cousine avec celle, un tantinet plus industrielle, quoique de qualité et de goût artisanal, d’une amertume très dessoifante et fort bien équilibrée, fabriquée à l’enseigne de chez Bruch, en lisière du centre.
C’est l’une ou l’autre bière, excellement tirée à la pression avec faux col, que vous boirez au Stiefel, histoire d’accompagner le saumon fumé aux pommes de terre, le cervelas au fromage, les crèpes de poisson noble au citron, la fine escalope viennoise, dorée au beurre, ou encore une côtelette de porc aux oignons en portion gargantuesque qui fait tout un repas.

Ambiance © GP

Généreuse, historique, bon enfant, cette taverne a su garder un brin de patine, avec ses bancs boisés, ses poutres lissées, son bar avenant, sa cour pavée, malgré les rénovations successives. Le nom du lieu? Stiefel, en allemand, c’est la botte. Et c’est bien un cordonnier nommé Bruch qui épousa la fille d’un brasseur et changea de vocation sans renier l’ancienne. A l’évidence, cette très sarroise institution historique pourrait fournir un modèle pour lieu du même genre à Strasbourg. Précisons d’ailleurs pour ceux qui maîtrisent l’idiome allemand, qu’on ne donne qu’avec parcimonie des cartes rédigées en français. Manière discrète de démontrer que cette belle adresse locale ne se veut, en aucun cas, une « boîte à touristes ».

Façade d’angle © GP