La Rallonge
« Paris 18e: la Rallonge selon Didier »
Un découverte montmartroise et savoureuse de notre avocat gourmet, Didier Chambeau…
Dans cette rue paisible du nom de l’auteur des Mystères de Paris, Geoffroy Maillard, un ancien élève des deux Eric, Briffard au Plaza et Fréchon au Bristol, a parfait son savoir chez Alberto Herraiz au Fogon, apprenant les secrets d’une cuisine ibérique avec maestria. Ouvert depuis bientôt deux ans, ce bar à tapas revisités est devenu l’annexe de la gastronomique Table d’Eugène dans un tout autre genre, celle d’un bistro-gastro. En salle, Virginie Gomez, œnologue accomplie et ancienne caviste, veille sur le verre autant que sur l’assiette.
Presque trop léché pour être authentique, le décor est celui d’un bistro pur jus comme au cinéma, vieilles tomettes à motifs vert olive et noir, un bar qui courre le long de la salle pour ceux qui aime le service au comptoir, des phares de voiture des années 30 qui tombent le long du zinc et font office de lampes, des tables hautes et tabourets Nicolle sans la queue de baleine, chaises d’usine des années 1930 rééditées sur moule d’origine. La cuisine ouverte permet aux indiscrets de jeter un œil pour chiper des idées de mise en place.
Des produits dans la tradition ibérique, jambon de « Bellota » affiné de 36 à 48 mois avec un gras au goût de noisettes et d’humus rappelant la balade du cochon en montagne se nourrissant de glands, charcuteries et fromages de grande qualité, Pluma Duroc, cochon blanc à la viande grasse et persillée. Les sardinettes espagnoles à l’huile d’olive en conserve artisanale sont goûteuses. Toujours en conserve, délicieux chipirons cuits dans leur encre, onctueux et tendres. Les nems de langoustines à la menthe emballés comme un bonbon, croustillants et croquants, accompagnés d’une salade thaï avec sauce aigre douce, vinaigrette au sésame, un grand classique qui rappelle la cuisine des chefs.
L’œuf cuit 24′ à basse température et à la vapeur est suave avec sa toute légère mousseline de pois chiche et sa piperade au jus corsé. Voilà une recette qui sent bon la Méditerranée. Le bœuf de Galice en carpaccio confit au sel et au thym, mousseline de pomme de terre, une note terroir qui sonne juste avant un retour coté mer avec les chipirons à la plancha sur un sablé de parmesan, caviar d’aubergines au yoghourt et huile vierge au curry et piquillos. Le risotto de coquillettes en marmite Staub, cèpes et truffe, devenu le plat signature de la maison, est crémeux à souhait.
S’il reste une petite faim, les tapas sucrés permettent de ne pas repartir avec un cœur plus gros que l’estomac … Le riz au lait beurre demi-sel, fruits secs caramélisés rappelle les desserts de bonne maman, la ganache papouasie au praliné et chantilly à l’orange est une pure gourmandise. La cave n’est pas très grande mais fort bien choisie, petites assiettes et grands délices pour petites ou grandes faim, on sort rassasiés sans trop vider sa bourse, chaque assiette étant très sagement tarifée pour une qualité au top. Une adresse « modeuse » sans trop pour un diner gourmand ou un encas raffiné.
des mets excellents et plus fins les uns que les autres, en passant par le risotto de coquillettes au riz au lait humm, très bon rapport qualité prix. Conclusion un serveur souriant, sympathique et efficace qui ne dénote pas avec tous les tapas proposés par le Chef .. à refaire
un bar qui court et non courre et ce sera mieux