L'Indigo à la Fondation Pierre Arnaud
« Lens: l’art des mets à l’Indigo »
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C’est un lieu à part, une table de musée, avec sa vue sur les montagnes, le lac voisin, le village proche. Nous sommes à Lens (Valais)- prononcez Lai-ns, à la valaisanne- , au pied de Crans-Montana, dans une fondation dédiée aux arts premiers. Le lieu, inauguré en décembre dernier, propose ces temps-ci une exposition, intitulée « Un air de Famille », liant oeuvres surréalistes (Max Ernst, Masson, Wifredo Lam, Victor Brauner, Hans-Jean Harp) et statuettes amérindiennes, indonésiennes ou africaines. Et pour ce qui nous occupe ici, la table maison est délectable, érigée en rendez-vous design, avec ses espaces assez vastes, sa terrasse, son haut plafond, sa cuisine ouverte, son large comptoir en zinc, ses casiers vitrés remplis de flacons venus de tout le Valais.
La cuisine, gérée par Philippe Rochat, l’ex magicien de Crissier, relayé par Franck Reynaud, l’étoilé du Pas de l’Ours à Crans, et leur bon disciple Mathieu Moreau, propose des choses simples et bonnes le midi, d’autres plus élaborées le soir. Au déjeuner, ou dans l’entre deux, on peut faire « snacking » avec l’assiette valaisanne, composée de charcuteries et fromages, et/ou céder au menu du jour, qui propose, par exemple, tartare de saumon au concombre, pavé de boeuf au poivre vert avec ses pommes allumettes, enfin barre chocolat-cacahuètes plus glace vanille.
Le soir, le menu est plus ambitieux (et onéreux), régalant à coups de gaspacho de céleri et transparence de tomate, vinaigrette de couteaux et coquillages, tartare de bar aux légumes, pavé de saumon d’Ecosse mi-cuit, côte de veau du Simmental rôti au serpolet plus poêlée de girolles et tagliatelle maison. Il y aussi la verrine de framboise en surprise, le soufflé à l’abricot ou la pêche de vigne à la verveine et son sorbet fruits rouges. Stéphane Berthet, briscard expérimenté qui a travaillé dans le groupe Ducasse et dans de belles tables et palaces de la Côte d’Azur, gère le service avec allant.
La carte des vins, purement valaisanne, révèle fendant de Rouvinez, de Gillioz-Praz, de Clavien et de Mercier, amigne de Serge Roh, dôle blanche des deux crêtes à Miège du copain Gérald Clavien, pinot noir de Rouvinez ou des frères Philippoz à Leytron. Il y aussi de vieilles connaissances, comme le merveilleux Simon Maye en syrah, Marie-Thérèse Chappaz, l’icône de Fully, en dôle (à 54 CHF le flacon). Bref, pas de quoi s’ennuyer. Des arts premiers à l’art des mets et des bons vins, il n’y a qu’un pas, vite franchi à Lens.