Restaurant du Parc
« Obernai: au Parc, la jeune génération arrive »
Cyril, Marie, Maxime © GP
Au Parc d’Obernai qui fête ses 60 ans, le temps de la jeune garde est arrivé. Marc Wucher, le bavard intrépide, a pris sa retraite et s’est mis en retrait. Voilà donc la nouvelle génération qui instille sa marque. Maxime remplace brillamment papa en salle et à l’accueil, quant à sa soeur Marie et à son compagnon Cyril Bonnard, ils donnent le « la » d’une cuisine neuve qui se goûte le soir à la table maison. Pas de révolution en apparence, même si la carte change de style, s’abrège, se simplifie, jouant nettement les saveurs méditerranéennes, les jus légers, les idées voyageuses. Pas de surprise: Maxime à travaillé à Singapour côté palace, tandis que Cyril et Marie ont travaillé dans l’orbite Alléno et Robuchon de Ducasse à Las Vegas. Sans omettre un passage chez Gagnaire pour Cyril.
Huîtres au ponzu © GP
On ajoute que Marie, la pâtissière, fut aussi au Japon dans l’équipe de Gordon Ramsay. Reste que, revenus à la maison mère, ils ont eu l’intelligence de ne pas effacer les traces anciennes. Les plats de fondation (comme la bouchée à la reine ou le vacherin glacé) sont présentés là, avec le symbole « 60 », marquant l’anniversaire de la maison et révélant dans l’assiette un brio allégé. Pour le reste, on peut dire qu’on se régale désormais au Parc en pensionnaire ou en gourmet fugueur comme dans n’importe quelle table étoilée. Une gageure? En tout cas, un pari réussi, pour l’ex-pension de famille des années 1960 de Mamie Kuntz devenue le mini-Bareiss d’Obernai, avec piscine, spa, chambres et suites de grand confort, belle salle de petit déjeuner avec ses gravures de Tomi Ungerer, salle Spindler avec ses marqueteries de prix et bar siglé Raymond-Emile Weydelich.
Fregula sarde © GP
Il y aussi cette stub fameuse, que tout le monde connaît, ouverte le midi. Mais la nouveauté ici même, c’est bien cette restauration du soir en version légère, fine et fraîche signée Cyril Bonnard pour le salé et Marie Wucher pour le sucré. Fregola sarde (petit risotto de pâte savoureux et pimenté) avec truffe d’été et parmesan, huîtres d’Arcachon au ponzu et radis blanc, burratina en salade avec ses tomates multicolores, son huile d’olive signée Pensato, saumon label fumé avec tzatziki (fromage blanc et concombre à la grecque) plus dentelle de sarrazin: voilà ce qui vous attend là en guise d’entrées délicates et apéritives.
Nage de lotte aux coquillages © GP
On ajoute un registre poissonnier bien vu (lieu jaune confit avec avocat, coriandre et agrumes, nage de lotte aux courgettes et coquillages gratinés) et carnassiers tout en délicatesse (comme le classique carré d’agneau revu en croûte d’herbes et cuit rosé, flanqué d’aubergine et de piquillos acidulés). Il y a encore cette fameuse bouchée à la reine de Mamie Kuntz déjà évoquée ou la poitrine de cochon bio avec sa purée de pommes de terre robuchonienne avec truffe et soubise d’oignons.
Calisson © GP
Le temps fort de la maison (outre une carte des vins affriolante avec des coups de coeur dans tous les vignobles et de sacrées découvertes à bon prix, comme ce domaine de l’Aurage en côtes de castillon signé Mitjaville)? Des desserts exceptionnels jouant la tradition revisitée signés Marie Wucher: sablé chocolat et sorbet lait de de coco plus râpée de coco façon Bounty, pêche blanche à la verveine avec lait frappé aux abricots, calisson à l’amande douce et sorbet melon, saint honoré minute ou encore crème d’ange au fromage blanc et framboises. Bref, des douceurs qui donnent envie de venir juste pour elles!
Sablé chocolat et coco © GP
Mais c’est bien ce Parc nouvelle manière, façon nouveaux Wucher, qui séduit avec le gendre Cyril Bonnard en pointe, l’accueil de Maxime et le service complice du fidèle Jean-Noël. Longue vie à cette pension ultra-chic, qui a su garder l’esprit familial avec fermeté!
Marie Wucher et le vacherin glacé © GP
