Aqua Pazza
« La Renaissance à Marrakech: je vous écris d’Italie »
Le dernier étage de la Renaissance © DR
Je vous écris d’Italie. Je suis au coeur du Guéliz, à Marrakech, dans ce qu’on nomme depuis les années 20/40 la ville européenne. Nous sommes là dans une Rome années 1960/70. A tout instant, on s’attend à voir Monica Vitti sortir sur la terrasse au bras d’Alain Delon.
Hotel La Renaissance © DR
C’est un hôtel comme on l’image dans un film d’Antonioni, droit sorti de l’imagination d’un architecte de l’époque des EUR. La décoration en rouge et blanc, les chambres modernes, le bar panoramique, la vue sur l’Atlas enneigé, le minimalisme version clinquante années 1960 serait parfaite pour un remake de « la Terrasse » d’Ettore Scola.
La salle de l'Aqua Pazza © DR
Au restaurant dit l’Aqua Pazza, Pier Silli, aux airs de Depardieu italien, qu’on connut en grand manitou conseilleur et éminence grise au Royal Monceau – il donna, avec Angelo Paracucchi, puis Claudio Sadler, une étoile au Carpaccio – joue les superviseurs de charme. On goûte, sous la houlette de cet impresario de luxe, le gratin d’aubergines à la mozzarella, la salade roquette au Parmesan, les gamberoni à l’huile piquante qui passent comme une lettre à la poste et donnent le sentiment que la ville rose proche de l’Ourika est une cousine de la cité de Fellini et de la Dolce Vita.
Gratin d'aubergines à la mozzarella © GP
Les spaghetti à la puttanesca (anchois, tomates, olives, câpres) sont parfaitement cuites al dente, le risotto au homard est « al punto », la friture mixte de calamars et gambas sont simplement épatants, comme les glaces vanille/café/chocolat, comme sur la via Veneto, ou la panna cotta aux fruits rouges qui donnent envie de prendre pension. Et font prendre ce coin du Guéliz pour un faubourg de Rome, bruyant, certes, mais fort civilisé.
