La Cour Jardin au Plaza Athénée
« Quand Ducasse fait light (Paris 8e) »
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La Cour Jardin
La cour-jardin, aux beaux jours, c’est, bien sûr, la plus beau patio de Paris. Ce midi, il aurait pu y avoir plus de monde pour la réouverture. François Delahaye, le directeur, était aux premières loges, Michel Denizot tenait compagnie à une créature de rêve.
Côté cuisine, Alain Ducasse, le maître de céans, avait vu light, très light. On sait qu’il a, récemment, transformé le Spoon en temple du bio. Voilà désormais cette cour-jardin devenue un autre point de repère de ses obsessions neuves. Nul doute que David Servan-Schreiber et David Khayat n’auraient rien trouvé à redire à cette grande salade (romaine, roquette, haricots verts, fenouil, tomates, fleurs de courgettes, poires, pomelos, etc) qui donne le sentiment de croquer le potager, à cette sole meunière sans beurre (mais avec des légumes croquants dans un plat dessiné par le maître), à cette volaille des Landes joliment cuite juteuse, mais sans son jus de cuisson, avec girolles et gnocchi.
Werner Küchler
In fine, le tiramisu (comme à Vérone) est délectable mais le citron (de Menton) « façon tarte meringuée », en fait genre guimauve sans goût, est ridicule et fade. On adore Ducasse. J’adore Ducasse, meneur d’hommes et conducteurs d’idées. Mais pas quand il sacrifie le goût net et les saveurs justes au nom de la mode.
Croisé au sortir du restaurant, Werner Kuchler, le maestro de salle du Relais-Plaza, m’interrogeait sur la Cour-Jardin. L’épithète qui convenait, pour qualifier la cuisine servie, était bien germanique : « firlefanz ». Autrement dit : « chichi ».
