1

Couleurs de Marrakech

Article du 15 octobre 2010

Le minaret de la Koutoubia © GP

Rouges, les remparts, ocre, le pisé des maisons, rose, la ville, au couchant, jaune d’or, la lumière pâle qui s’échappe de la Koutoubia, noir et blanc, grandeur nature sur écran géant, la place Jemaa el Fna, où toute la ville et les voisins du Haut-Atlas, venus en assemblée bigarrée, ressuscitent l’atmosphère des Mille et une Nuits.

A trois heures de Paris par vol direct, Marrakech assure le rapport du plus grand dépaysement possible:  magie des souks où tout est à contempler comme à marchander, kaléidoscope de couleurs et d’odeurs. Depuis le balcon du Glacier, vers 18 heures, c’est le spectacle panoramique sur Jemaa el Fna, place évoquant « la réunion des trépassés ».

Entrée de la Koutoubia © GP

On n’y coupe plus de têtes. On vient y contempler charmeurs de serpents, conteurs du désert, diseuses de bonne aventure, apprentis-médecins délivrant des recettes miracles. On s’y rassasie aux mille stands de plein air, où l’on goûte tête d’agneau, poisson frit, salades épicées, cervelle à la chermoula, keftas, couscous et toutes sortes de tajines. La ville vit, crie, chante, mange. Cette féérie n’a jamais de fin.

La grande cour du palais de la Bahia © GP

Au souk des ferronniers, les instruments étincellent, la nuit tombée Des enfants sculptent et forgent des cages d’oiseaux, des portes en fer et des moucharabiehs ciselés. Un peu plus loin, on fait tâter le cuir, on étale les tissus, on propose de mirer les djellabas, les faïences, les bijoux comme le bois tourné. Marrakech est un marché immense. Mais aussi une suite de monuments secrets, de jardins délicats.

Touristes japonais au Palais de la Bahia © GP

On s’attardera  au palais de la Bahia, où Henri Verneuil tourna « Cent mille dollars au soleil ». Cette demeure, édifiée par le grand vizir du sultan Sidi Mohammed vaut par son dédale de salles ornées de stucs, son patio riche de zelliges, ses cours agrémentés d’arbres exotiques, mais surtout par sa vaste cour d’honneur longue de cinquante mètres. Le lieu est sans doute un brin décati aujourd’hui, mais il conserve un brin de sa grandeur, attirant la grande foule des touristes venus du monde entier.

La Menara entre chien et loup © GP

Les tombeaux saadiens, avec la salle aux douze colonnes de marbre, le grand bassin du palais El Badi, la Koutoubia – cette tour-symbole de la mosquée des libraires qui inspira la Giralda sévillane – font partie de la magie de Marrakech, avec une promenade au couchant autour  de la Menara, et son bassin souligné par les crêtes de l’Atlas ennneigé, et, enfin, le jardin Majorelle planté d’essences rares et prolongé d’un pavillon années 20 au bleu cru digne de Matisse.

Jardins et Villa Majorelle © GP

La ville doit à la fois sa gloire à son air pur, son ciel bleu, son climat doux, toute l’année, quoique bien chaud l’été, sa vaste médina aux souks en forme de labyrinthes magiques, comme ses quartiers « modernes », Guéliz ou Hivernage, restes très actuels de la ville de Liautey, qui décida de construire et d’agrandir, en préservant l’héritage. A vrai, tous les Maroc sont présents à Marrakech: mondain et populaire, chic et « baba ».

Grand Café de la Poste © GP

Les rendez-vous obligés, outre le Glacier et ses émules, qui permettent la vue grand angle sur Jemaa-el-Fna? Une exquise pâtisserie dans le Guéliz ou les Négociants avec sa terrasse dans ce quartier toujours vogue. On y ajoutera le Grand Café de la Poste revivifié et le Comptoir Darna dit Paris-Marrakech, au nom très symbolique, décoré par Jonathan Amar et animé par ce lutin rieur de Marcel Chiche qui indique, à qui ne l’aurait pas compris, que la porte du grand sud qu’est Marrakech, à 3h seulement de l’aéroport d’Orly, figure quelque part comme la banlieue exotique d’un certain Paris.

Carnet de Route

Y aller

Royal Air Maroc assure, conjointement avec Air France, plusieurs vols quotidiens Paris-Marrakech en 3h.

Boire

Le Comptoir Paris-Marrakech, av. Echouada. Le dernier QG branché, dans l’Hivernage. Les Négociants, pl. Abd-el-Moumin Ben Ali, avec sa terrasse, et le salon de thé Amandine, dans le Guéliz. . Le Glacier, pour la vue, depuis la terrasse, sur Jemaa-el-Fna.

Rapporter

Bijoux berbères et mobilier ancien au Al Badii, 54, bld Moulay Rachid, et à la Fibule, 100, rue Mohammed El Baqal.

Lire

« Maroc » (Guide Lonely Planet, Vert Michelin, Routard).

Utile

Office National Marocain du Tourisme, 161, rue Saint-Honoré. 75001 Paris. Tél. 01 42 60 63 50.

A propos de cet article

Publié le 15 octobre 2010 par

Couleurs de Marrakech” : 1 avis

  • Salam !

    Sympathique billet, justesse du ton et des images, merci pour cette évocation du Marrakech cher à mon âme…
    Je cherchais une référence pour une image du palais de la Bahia, à propos d’un billet que je compte consacrer au film « cent mille dollars au soleil » qui vient d’être projeté dans un ciné club casablancais.
    bienvenue au Maroc !

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Donnez-nous votre avis !