Mai Do

« Hommage à Fargue et à Mai Do (Paris 6e) »

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Article du 15 octobre 2010

Son quartier était plutôt autour de la Gare du Nord et du canal Saint-Martin, mais Léon-Paul Fargue était chez lui partout dans la capitale, parlait d’Auteuil comme de Passy, des palaces comme des brasseries,  visitait les quais comme les Tuileries, était à l’aise chez Lipp dont son père et son oncle avaient imaginé les céramiques. Mais il mourut à Montparnasse. C’est là qu’on a consacré une place au « Piéton de Paris« . Son livre emblématique, paru en 1939, et sans cesse réédité depuis par Gallimard doit se relire pour comprendre ce qui de Paris ou non a changé. Et comprendre que l’âme de Paname ne s’est pas évanouie depuis les années Fargue.

Place Léon-Paul Fargue © GP

Le lieu improbable, choisi pour lui rendre hommage, lui va bien. Nous sommes à l’angle de plusieurs arrondissements, au carrefour de tant d’avenues, de rues et de boulevards (Sèvres, Invalides, Montparnasse), face au Métro Duroc et à l’hôpital des Enfants Malades. C’est le 6e. Mais à peine dirait-on, car le 7e est là en face, et le 14 et le 15e pointent leurs nez ,quasi provinciaux. Bref un point pas toujours cernable mais idéal pour se souvenir de celui qui chanta si bien tous les quartiers de Paris, dans leur diversité.

Juste en face de sa plaque, côté 6e, se trouve le François Coppée, qui fut également le poète sentimental de Paris et de ses faubourgs, son aîné de peu. Et un peu plus loin, une table vietnamienne que Fargue, qui goûtait toutes les nourritures et tous les voyages, aurait, sans nul doute, aimé. Je dois l’adresse à un collaborateur du Pudlo, raffiné et voyageur, Florent Gagnebin de Bons, qui connaît aussi bien Hong Kong qu’Uzès, se fait trop rare sans doute car il cherche toujours un bonheur qui ne peut, s’il existe, se trouver qu’ici. Je lui cède la parole pour nous parler de Mai Do, son coup de coeur, comme au Tonkin, ainsi que l’on disait, jadis, au temps de Fargue.

MaiDo © GP

A l’époque des parents, il fallait oser pousser la porte du modeste troquet, un peu délabré et dont on se passait l’ adresse entre amis. Vân, leur fille, a repris l’affaire et en a fait une perle: déco contemporaine, cuisine fine. Les classiques Phô  et Bo Bun sont exquis avec des parfums  nets et précis. La salade de poisson au gingembre et citron vert, la salade de papaye verte au bœuf confit  ou celle au poulet et chou sont des merveilles de fraîcheur.  Les parfums sont précis et tranchants. Les nems aux légumes sont croustillants, le rouleau de printemps au bœuf moelleux, le porc au caramel à tomber, le crabe en mue à la ciboulette accompagné d’un riz à l’ail ou d’un riz gluant parfumé à fondre. Beaucoup d’herbes fraîches ajoutent au feu d’artifice qui se joue à chaque bouchée : menthe poivrée, coriandre, liseron d’eau…  La carte est courte, car tout est fait minute. En dessert, essayez « la douceur coco » : lait de coco avec des graines de lotus et de soja, de la  patate douce et du manioc, plus de la feuille de bétel pour la note herbacée. Les prix sont doux, comme une invite.

Mai Do

23, boulevard Montparnasse
Paris 6e
Tél. 01 45 48 54 60
Menus : 50€ pour 2
Carte : 25-35€
Fermeture hebdo. : Lundi, dimanche soir
Fermeture annuelle : 15 jours août
Métro(s) proche(s) : Duroc

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Mai Do