Quadri - Alajmo

Myriam et Raffaele Alajmo © GP

Ils ont rénové cette demeure magique, plusieurs fois centenaire, qui trône sur la place Saint-Marc comme une perle très ancienne. Eux, c’est Raffaele et Massimiliano Alajmo, l’homme de salle et le chef trois étoiles du Calandre à Padoue. Le lieu? Un « Caffè » magique, avec ses stucs et ses fresques au rez de chaussée, revu en café tendance avec sa carte mode, drôle, savoureuse, moins chère. Le premier étage est leur laboratoire de cuisine vénitienne.

Ravioli de burrata © GP

Avec un service de grande classe, le bon disciple Silvio Giavedoni en cuisine, une sommelière, la jeune Myriam, pleine de malice, et un maître d’hôtel, briscard de talent, Stefano Munari, qui mène son monde avec élégance, ils ont fait de leur belle salle en noir et rouge, avec son haut plafond, ses stucs, sa vue sur l’une des belles places du monde, une table de haute tenue et de grand goût.

Mezze Paccheri © GP

Les prix, certes, ne font rire personne. Mais la maison vole évidemment plus haut que l’unique étoile que le Michelin leur attribue. Témoins les délices et malices qui se proposent au gré de leurs beaux menus malicieux: carpaccio de scampi à l’huile d’olive, citron et jus de moule, (magnifique) ravioli de burrata  avec son consommé de poisson, tomate et origan, risotto de poisson de la lagune (« gio ») et araignée de mer montée à l’huile vierge, cappuccino de gamberetti aux palourdes et curry, loup en double cuisson au pesto de câpres, chicorée, haricots blancs.

Cappuccino de gamberetti au curry © GP

Il  y a aussi les « demi pacherri » (quasi sous cuits) avec pistache, safran, poisson crus, tomate, crustacés, ou les incroyables tripettes de veau farcis de tomate avec polenta jaune fumée et mozzarella. Les desserts sont pareillement séducteurs et surprenants, comme le « pomme/pomme/pomme » éclatant de fraîcheur ou la crème frite croquante avec sorbet aux fruits des bois et meringue molle aux fraises.

Risotto au go © GP

Les Alajmo, qui ouvrent en juin à Paris, passage des Panoramas, une table discrète doublée d’une cave et d’un comptoir, donnent ici le « la » de ce qu’ils vont faire et ce dont ils sont capables. On ajoute les vins au diapason, Calvarino de Pieropan, Lagrein de Lageder, Valpolicella de Trabucchi d’Illasi. Bref, du beau, du bon, du Alajmo.

Pomme, pomme, pomme © GP