Le Lift
« Orléans: le nouveau Bardau est arrivé »
Philippe Bardau au Lift © Maurice Rougemont
On l’a connu, il y a vingt-cinq ans, en cuisinier conquérant, frais émoulu de ses classes au Négresco niçois, à l’Oasis et chez Huyart à la Crémaillère. C’était à la Cantine des Gourmets à Paris, puis en étoilé solitaire au cœur d’Orléans, doublant sa demeure d’une annexe (Next Door). Cette page de son histoire gourmande est révolue. Le voilà désormais, bonhomme et assagi, à deux pas de la Loire et des halles d’Orléans dans un cadre moderne et fringant, avec vue sur les arbres, la place pavée, les maisons anciennes (juste en face la plus ancienne demeure de la ville abrite la très relax Cantina, dédiée aux pâtes et aux pizzas). Bref, Philippe Bardau a désormais trouvé le juste équilibre entre gastro et bistrot. Ses menus autour de la langoustine et du foie gras indiquent que ce technicien fortiche sait traiter avec soin le produit de qualité. Et que seule la saison dicte chez lui ses humeurs.
On aime le cadre minimaliste, la possibilité de manger, au dehors, sur la terrasse suspendue. Quant au menu carte à 32 € (26 € avec une proposition en moins), il fait mouche avec ses sardines marinées au poivre de Nouvelle Guinée, ses agnolotti de cèpes aux copeaux de Parmesan et chantilly de riquette, les nems de canard confit au chutney de figues qui font des entrées savantes et gourmandes. On ajoute le bar fumé au bois de gènevrier avec sa compotée de fenouil aux olives, ses noisettes d’agneau en croûte de châtaigne ou son bœuf de race normande avec sa béarnaise au beurre noisette. Il y aussi la géline de Touraine en deux services et les jolis desserts (Paris-Orléans « gorgé » de framboises avec fragments de caramel et groseilles éclatées ou profiteroles chocolat/caramel). Assez pour se dire que Bardau a choisi là le bon filon. On l’oubliait: il y aussi une formule pour les pressés (« Vite fait, bien fait ! ») à 18 €, avec un plat, un verre de vin de Loire et un café. De quoi, décidément, faire plaisir à tout le monde.
La plus ancienne maison d’Orléans © Maurice Rougemont
