Alcyone à l'Intercontinental Marseille Hôtel-Dieu
« Marseille: le brio de Lionel Lévy »
Un article plus récent sur le même sujet est disponible sur notre site, vous pouvez le retrouver en cliquant ici
Il était l’étoilé sage d’une Table au Sud, face au Vieux Port, au dessus du café la Samaritaine, dans une table moderne et panoramique, mais où il se sentait à l’étroit. Il est devenu le mercenaire de luxe de l’ancien Hôtel Dieu, somptueusement rénové par Intercontinental en palace contemporain. L’entrée impressionne. La déco joue la sobriété feutrée. Les tables séduisent avec art. Lionel Lévy, qui a été à bonne école, au Pastel chez Garrigues, à Toulouse, sa ville natale, passant chez Fréchon, au temps de la Verrière, Camdeborde à la Régalade, Nomicos à la Grande Cascade, sans omettre Ducasse avenue Raymond Poincaré puis le Spoon, connaît la musique.
Ce qu’on comprend de cette formation solide et bigarrée, c’est l’inclinaison de Lionel entre le Sud Ouest et les rives de la Méditerranée. Ce que révèlent avec brio les mets ciselés qu’il livre à sa grande table dite Alcyone et dédiée à la fille du dieu des vents, Eole. Les cannelloni de calamars à la poutargue au couscous végétal avec son jus à l’encre, le consommé de bouille-abaisse aux poissons de roche cuits et crus, les saint-jacques poêlées avec son velouté vert de salade douce-amère avec sa viennoise de sésame sont d’une précision de goût sidérante.
Le goût du produit haut de gamme magnifié avec art : voilà ce qui se joue ici, dans un cadre spacieux, cossu, mais sans tralala, face au spectacle de la Bonne Mère dominant les toits de Marseille en contrepoints. Le bœuf de Galice cuit saignant, juteux et tendre, avec ses pommes soufflées dites Chatouillard et son millefeuille d’oignons doux à la truffe est un morceau de bravoure. Mais la poulette du Béarn de Pierre Duplantier avec son beurre de truffe, sa cuisse « crispy », sa déclinaison de choux donnent envie de prendre un abonnement.
Le service jeune et dynamique est motivé par ce qu’il sert. Les desserts jouent la légèreté grande, notamment avec cette variation autour du pomelo, joli croisement entre pamplemousse et orange, qui fait, en fruit, pâtisserie et glace, un monument de fraîcheur en issue. Quant aux vins d’ici et de guère loin (séducteur rosé de Miraval signé du duo Pitt et Jolie et de l’oenologue Perrin, brillant saint-joseph de Vôge), ils font des escortes de grande classe. Réservez!