Le Village
« Marly-le-Roi: un Village en sépia »
C’est un bonheur en sépia, comme une carte postale d’antan adressée à des amis gourmets depuis un village pittoresque proche de la capitale (ne loupez pas la visite du parc tout proche) et qui a su garder son bel esprit, son caractère, son charme et son architecture d’antan. Les enseignes sont pittoresques, parfois facétieuses, les boutiques de déco flirtent avec les échoppes de couture et les petites tables gourmandes.
En vedette: la maison des Uido. Nadine et Tomohiro sont présents là depuis douze ans déjà. Ils se sont connus jadis à l’Auberge des Bruyères à Saint-Léger en Yvelines, ont ouvert leur demeure avec coeur, pour vingt couverts, pas plus, proposant une cuisine franco-nippone, toute en finesse et légèreté, à partir de produits d’excellence.
Il y a la façade gris bleu, les quelques tables joliment dressées, la fresque murale sur le thème des fleurs donnent une idée de cette auberge minuscule et coquette. La carte des vins est abondante, la carte des mets est pédagogique, expliquant le pourquoi et l’histoire des produits proposés. Les menus, équilibrés, permettant d’oublier les tarifs élevés des mets pris individuellement et de faire un joli tour de la question.
Nadine mène la salle avec gentillesse, accueille le sourire, conseille avec prestance. Tomohiro, qui a notamment travaillé en Bourgogne au Pré aux Clercs à Dijon, puis chez Lorain à Joigny, mais aussi en Belgique au Trèfle à Quatre, à Genval, oeuvre avec subtilité à donner à la cuisine hexagonale des airs asiatiques tout en légèreté. Les amuse gueule en finesse (crème de foie gras style royale au porto ou maquereau en tataki au soja), comme le fin risotto au ris de veau à la japonaise donnent une idée de ce qui vous attend là.
Ainsi le goï cuôn (entre ravioli vietnamien genre « ban cuôn » et rouleau de printemps) de homard breton au foie gras et caviar français, plus légumes à la grecque (vinaigrés, en pickles), les Saint-Jacques de Quiberon poêlées et nems d’huître Gillardeau aux feuilles d’huitre végétale, la vapeur d’œuf de caille en coque d’oursin avec sa brioche beurrée fondante et ses pousses de cresson, les fines côtes d’agneau Achuria, leur quenelle de moussaka, leur fricassée de crosnes ou la poêlée de filet de bœuf Wagyu et son cromesquis de Parmentier avec son jus de veau aux morilles sont du travail de ciseleur artiste.
On n’oublie pas les jolis intermèdes d’un granité pomme et céleri, ni les jolis desserts (soufflé chaud au thé vert Matcha, marbré au chocolat avec sa glace au Matcha aux accents de vanille) et les jolis vins au verre (blanc côtes de Gascogne domaine de Joÿ ou rouge bourgeois bordelais de blaye château Peybonhomme les Tours) sont des « plus ». Voilà un lieu hors pair et hors norme. Réservez !
Une bien belle adresse ! Un accueil plaisant pour une cuisine fine avec un souhait d’harmonie des saveurs ! Une carte des vins de belle tenue !