Le Ruffé
« Brest: sacré Beauvy! »
Ce gars là est formidable, jouant les bons ambassadeurs des bons produits du pays brestois, mais pas seulement, faisant mirer toutes les facettes de son pays breton aux gens d’ici comme d’ailleurs, Thierry Beauvy est bien celui qui dévoile les richesses cachées d’Armor et d’Argoat réunies. Intarissable sur le chouchen d’artisan, les bons fromages au lait cru, le blé noir et la bouillie d’avoine, le lait ribot comme le beurre salé, il se révèle comme un militant du (bon) goût d’ici.
Ce Morlaisien revenu au pays breton, qui fit ses classes en salle, à Paris, dans de belles maisons, comme le Ritz, le Plaza Athénée, le Petit Colombier et le Clovis du Sofitel Windsor, a fait du Ruffé la table de référence des produits bretons et environnants dans une cité portuaire qui est aussi gourmande. Le Michelin évidemment, l’ignore. On n’en a cure, sachant que le lieu, jouant la générosité au gré de menus donnés, est dédié avec ferveur à la défense du terroir du grand Ouest tel qu’on l’aime.
Ce qui vous attend là? Des charcuteries à fondre, de belles terrines vendues sur place, de la rosace d’andouille comme ce « gras salé » (issu du lard de cochon) qui est ici de l’or en barre. On se régale avec les saint-jacques de la rade de Brest flanquées d’un « blésotto » de sarrasin à la crème de bretonne pie noire, d’un carré d’agneau des Landes de Bretagne aux oignons roses confits et aux boulettes de bouillie d’avoine, enfin de crumble aux pommes « reinette d’Armorique » avec son caramel au miel d’abeilles noires d’Ouessant.
C’est vif, drôle, savoureux, évidemment, breton. Et, là dessus, le blanc « les Arpents du Soleil » du Calvados à St Pierre sur Dives, le rouge de Courtioux à Soings en Sologne ou le médoc issu de petit verdot château Béjac Romelys ont tranquillement merveille. On n’oublie pas, in fine, l’hydromel Gwenan du Breizh de chez Louis Colleoc à Kastel Nevez ar Faou. Vive la Bretagne de Tierry Beauvy!