Rech

Le malicieux Eric Mercier © GP

Bien sûr, le lieu est signé Ducasse, la cuisine du jeune Julien Dumas, avec le conseil de Jacques Maximin, le décor a le chic années 1950 avec son parfum de rétro, belles mosaïques au sol, boiseries au premier, zinc au rez de chaussée, vitraux dans l’escalier. Mais le maestro de la demeure se nomme Eric Mercier. Ce comédien né raconte les plats de la carte, comme un sociétaire du Français réciterait du Molière ou du Racine – c’est selon.

Raie à la grenobloise

Minute de sardines farcies à la ricotta,  courgette fleur et langoustine, encornets à la plancha avec cèpes et lard paysan ou aile de raie grenobloise, condimentée aux câpres avec son beurre noisette, sans omettre la belle sole d’Ethel servie ferme, entière, épaisse, dorée au beurre: du cousu main. Que Julien cuisine avec coeur et Eric raconte avec passion. Et propose le camembert entier, affiné par Marie-Anne Cantin, comme un chef d’oeuvre à saisir.

Le camembert Rech

Le temps fort de la carte est aussi celui des desserts, avec ce diabolique Mister Rech, un succès noisettes glacé avec sa sauce chocolat chaud à se pâmer, un pain perdu de pastis d’Amélie avec sa glace au caramel au beurre salé, plus des pommes et coings pressés avec condiment prunelle à fondre. On y ajoute les vins de choix (chablis de Simonet Fèvre, riesling Herrenweg d’Humbrecht). Bref, on sert de là l’esprit libre, le coeur chantant.

Mister Rech © GP