Auberge au Bœuf

Claudine, Yannick et Christiane Germain © GP

C’est l’une des tables en vogue de l’Alsace gourmande, discrète, choisie, raffinée, peaufinée, même. A Sessenheim, la cité de Frédérique Brion qui fut le grand amour de jeunesse de Goethe, alors étudiant à Strasbourg, le Boeuf est une auberge de tradition gourmande, que prolonge son musée dédiée à l’écrivain favori de nos voisins germains. La  décoration est choisie, cosy, boisée, typiquement alsacienne, se rénove encore et s’allège avec une neuve salle dans le même ton, mais avec sobriété, mettant aussi en valeur les toiles de Jacques Gachot, qui fut jadis l’ami de la maison et l’un des leaders du groupe de Mai.

St Jacques © GP

Homard, potiron, chataigne © GP

Grenouilles © GP

Yannick Germain, entouré de son épouse  Claudine et de sa mère Christiane, qui vient encore ici, depuis son oliveraie de Sicile donner un coup de pouce au service, cuisine avec malice, sérieux et légèreté. Les amuse-gueule, comme la mise de table est superbe. Il y a ce tartare de crabe avec pomme et céleri ou ces saint-jacques à la purée de potimarron et truffe. Les hors d’œuvre sont raffinés même si les produits vedettes disparaissent un peu sous leurs accompagnements, comme ces mini-grenouille décortiquées avec racines de persil et jus de volaille au cerfeuil ou ce homard émincé en velouté de potiron à la cannelle aux châtaignes.

Omble chevalier © GP

Turbot aux huitres © GP

Le foie gras en proposé en déclinaison: trilogie poêlé et froid, d’oie et de canard. Ou en terrine mi-cuite avec porto, coing, cardamome. On ajoute les jolis poissons: omble chevalier cuite au plat avec lasagne fraîche aux fines herbes, écrevisses et salsifis ou tronçon de turbot de Noirmoutier, rôti avec topinambours et huîtres chaudes en fine garniture.

Chevreuil © GP

On ajoute le jeune chevreuil d’Alsace en carré, gigue cuisinée au sautoir, sa fine sauce vin rouge de type Grand Veneur plus sa déclinaison de courge musquée de Provence. Les issues (streusel aux fruits exotiques en pré dessert, mont blanc revisité aux griottes, praliné en mille-feuille avec gianduja, noisettes, glace pralin) montrent le talent de son complice pâtissier Jérémie Baessler. Et la carte des vins maison, toujours abondante en jolies bouteilles bourguignonnes à bon prix (fixin les hervelet de Gélin à 42 €) comme alsacienne (muscat de Bott, riesling Kanzlerberg grand cru de Lorentz) donnent envie d’avoir des habitudes.

Mont Blanc aux griottes  © GP

Bref, voilà une demeure qui a le vent en poupe. Rendez vous en mars prochain dans le Michelin pour voir si le message est passé.

Décor © GP