Café Quinson
« Morgex: les folies d’Agostino »
Agustino Buillas, qui est le bon chef étoilé de sa région et fut jadis sommelier, a appris le métier sur le tas, reprenant la demeure de ses beaux parents avec coeur. Ce qui fut jadis un café de village est devenu peu à peu une belle auberge, sophistiquée mais pas trop, avec ses murs de pierres épais, ses photos en noir et blanc qui content l’histoire de la maison et de la région. Elena, son épouse, et sa belle-soeur Anna, qui ont toutes deux l’accent chantant font la salle avec gaîté, vêtues du costume local, tandis que s’égrènent sur les tables (cinq en tout pas plus), où l’on est chouchouté comme coq en pâte, les belles idées du moment.
Les produits de la région sont revues avec malice, avec des idées souvent empruntées ici ou là. Il y a des coups de siphons ici et des makis ou sushis valdotains là. Reste que le lard, les viandes et les poissons locaux ne sont pas oubliés. La truite de fontaine en soupe poireau/pomme de terre, façon gelée, très peu assaisonnée (mais le lard aux épices, façon Arnad, donne son sel…), le tartare de boeuf local, revu en hamburger, avec pain croustillant et pousses de salades, ou encore le cappuccino de fontina à la crème et chocolat amusent, intriguent, séduisent.
Il y aussi les hommages à la tradition italienne avec les raviolis au pigeon, foie gras, beurreet truffe noire, les macaronis à la semoule de blé dur au ragoût de sanglier, le mignon de cochon de lait à la pancetta aux herbes aromatiques, le « faux tournedos » de poularde de Bresse sauce madère à la truffe noire ou encore les agnolotti dans leur pâte à l’oeuf au beurre de crème. Bref autant d’hommages à une cuisine de montagne que cette belle demeure intemporelle et rare entend célébrer.