Auberge de la Maison
« Courmayeur/Entrèves: le bonheur chez les Garin »
Léo Garin? Une légende! Un aubergiste qui fut champion automobile, golfeur émérite, président du tourisme local, qui est au Val d’Aoste ce qu’un Bernard Giraudel, du Vieux Logis à Trémolat, est au Périgord: un conteur poète. Il raconte avec ferveur les vallées charmeuses de ce pays-ci, vante l’air des cimes, la gentillesse naturelle de cette région montagnarde la fois bilingue, franco-italienne, si fervente, et si passionnée par ses propres traditions.
Léo Garin tint jadis la Maison de Filippo, désormais entre les mains de son frère. Mais face à son ancienne demeure, cette « Auberge de la Maison » fait immanquablement le coup du charme. Il y a le bois à profusion, les teintes douces, les beaux tissus, les vieux meubles, le service souriant. Alessandra, la fille de Léo, veille avec tact et la cuisine simple, locale, parfois savante, fait aisément plaisir à tous.
Salade de pousses d’épinard au miel, noix, fontina, saumon mariné aux pignons, salade de pomme de terre au boeuf séché d’ici (motsetta), « maltagliati » (ces pâtes mal taillées) à la saucisse et tomate ou encore taglioni au hareng et poireaux sont séducteurs. On ajoute le chapon valdotain farci aux fruits secs et les châtaignes poêlées à la crème fouettée qu’on accompagne d’un plaisant rouge d’ici (le coteau du Barrage du Domaine du Triolet issu de syrah et de fumin). Bref, on a ici envie de paresser au salon en attendant que la saison s’achève et que la prochaine commence.