Il Vino d'Enrico Bernardo
« Paris 7e: le petit théâtre d’Enrico »
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Il a ré-ouvert sa maison mère après de longs mois de travaux, tient manifestement la forme, jongle avec les bouteilles, les magnums, les flacons rares, tandis que l’ibère José Manuel Miguel, venu en renfort du Goust, cuisine avec maestria. c’est un jour de réouverture et c’est de la folie pure, le rush, malgré la crise. Au fait, quelle crise? On joue là le jeu de la truffe blanche et des gevrey-chambertin (celui de Pierre Damoy, superbe), les barbaresco, comme les portos (Graham), qu’Enrico Bernardo, notre meilleur sommelier du monde 2004 (il était alors au George V) ouvre avec une pince chaude provoquant un choc thermique avec le col. Il y a un sharis du Frioul de Livio Felluga en Vénétie-Julienne, grand pinot gris badois de Lahr signé de la famille Wöhrle (culotté, non, de proposer un « grauburgunder » allemand, tonique sur une cuisine iodée, terrienne, ailée?) ou encore un joli montagnieu pétillent qui vous met en bouche avec netteté.
Le repas ici ? Une surprise. Qui se nomme caviar d’aubergine, gelée de betteraves ou écume de yaourt grec. Ou huîtres « Garibaldi », hommage au cocktail du même nom, avec Campari et un trait de jus d’orange. Plus, quand les choses « sérieuses » comment, un carpaccio de gamberi, les grosses crevettes d’Albenga, voisines de San Remo, avec sorbet limoncello, la lisette avec concombre, avocat, curry et wasabi, l’oeuf crémeux au lard de Colonnata, comme exhausteur naturel de saveurs, plus ces premiers copeaux de truffes blanches râpées.
Il y a aura encore le saint-pierre aux tagliatelle de calamars, artichauts, parmesan et pignons, les sorbets maison (au raisin frais, qu’on prendrait pour de la pomme verte) et la glace caramel (bouleversante). In fine, la poire rôtie aux raisins de Corinthe avec sa glace panacotta son fin feuilletage genre allumette laisse le palais net et l’estomac en repos. E viva Bernardo!
Nous débutons par un apéritif Champagne veuve Cliquot obligatoire pas le choix …..oups un peu interloqué mais bref on passe à la lecture de la carte. Armez vous de patience ou alors attachez le serveur à la table afin qu’il vous explique car il faut un décodeur. Entre le menu à la carte où vous choisissez selon le principe le vin et non le plat, le menu à l’aveugle avec une déclinaison de 5 plats accompagnés du vin qui va bien et le choix dans la carte des vins, vous choisissez une bouteille et le menu est construit autour de votre choix d’une unique bouteille mais alors là attention les prix s’envolent .
Nous avons opté finalement pour le menu à l’aveugle.
Amuses bouche sympathiques. L’entrée des choux remplis de mousse de foie gras, oui oui vous avez bien lu, ….aucun intérêt la mousse n’avait rien d’une mousse mais plutôt la consistance d’une crème, lourd et gras en bouche. La suite du saint pierre plutôt intéressant avec une mousseline de carottes à la vanille. Le plat de viande une demi aiguillette de poulet …mouais rien de renversant. On nous propose le fromage un parmesan 36mois d’affinage très bon en effet mais dur à digérer car pas compris dans le prix du menu qui était déjà à 95€
Nous passons au dessert nouvelle déception des raisins, un sorbet raisins là encore je cherche la gourmandise vainement je ne la trouve pas.
Oups je m’aperçois que je n’ai pas parlé encore du vin qui accompagnait chaque plat……peut être parce que nous n’avons pas fait de belles découvertes comme on l’espérait.
En conclusion l’endroit est certes joli et l’accueil très sympathique mais les plats ne laissent pas un souvenir impérissables tant par les portions très petites que par les saveurs. Il en est de même pour les vins, ce qui est dommage car le concept est quand même le vin.
Je précise que c’était pour notre anniversaire de mariage et que la magie n’y était pas…dommage