Luxembourg, côté charme

Article du 25 septembre 2010

Le Palais Grand Ducal © Maurice Rougemont

150 banques pour 92000 habitants, plus 50000 frontaliers qui viennent travailler ici chaque jour, des fonctionnaires qui imaginent l’Europe en marche, un pays petit, mais frais, juste, mais propret avec une capitale à son image : c’est la ville de Luxembourg qu’à Paris on ignore. Certes, on confond facilement le Grand Duché et sa ville homonyme, en se disant que la contrée se résume à sa banlieue, alors que le Sud – les Terres Rouges – fut le pays de l’industrie et que le Nord, l’Oesling, qui appartient au massif d’Ardenne (qu’on nomme Eifel, côté Allemagne) est encore sauvage. Que les châteaux, à Vianden, Esch-sur-Sure, Wiltz, Clervaux, abondent, près des vallées, comme dans les légendes anciennes.

Les fortifications et le bock © Maurice Rougemont

Luxembourg? Pas seulement une tache au coeur de l’Europe, coincée entre Belgique, Allemagne et France. Mais un vrai pays qui parle sa propre langue, issu d’un dialecte alémanique, même s’il a adopté le français comme idiome administratif, parle allemand un peu partout, mais aussi l’anglais, avec ses hommes d’affaires qui viennent pour les facilités bancaires et fiscales, ses fonctionnaires européens, ses juristes et ses parlementaires, sur le plateau du Kirchberg.

L'abbaye et le Grund © Maurice Rougemont

Luxembourg est d’abord une ville qui porte le nom du pays, a conservé sa structure médiévale, avec sa ville haute, ses demeures gothiques ou “ néo ”, son palais grand-ducal de style espagnol, sa statue de Guillaume II et de la Grande Duchesse Charlotte, ses bons artisans arborant l’enseigne de “ fournisseur de la cour ”, ses vallées de la Pétrusse et de l’Alzette, ses ponts et ses viaducs, son site haut-perché de citadelle, jadis fortifiée, avec le château du Bock, les remparts, les casemates, qui lui donnèrent  le surnom – le mot est de Lazare Carnot – de “ Gibraltar du Nord ”.

Les quais de la Pétrusse © Maurice Rougemont

Le centre-ville a son cachet, avec sa grand-rue passante, ses boutiques élégantes, ses vitrines alléchantes, ses galeries nettes, ses vendeuses mignonnettes, ses salons de thé dits de “ consommation ”, ses bières légères, mais amères, élaborées jadis en nombre dans le faubourg de Clausen, mais aussi ses vertes collines du Grund, ses forêts proches, ses vignes dodelinantes au-dessus des rives de la Moselle à proximité. C’est comme un îlot privilégié, un havre de paix, de flânerie, de bon air, où l’on sait prendre le temps de vivre.

La gourmandise? Elle se veut très “ vieille Europe ”, même si elle a su se mettre au goût du jour avec ses sushis bars, ses tables en vogues, sa concentration incroyable d’étoiles, ses brasseries branchées. Elle est, en tout cas, partout présente: dans les fritures de la place Guillaume II, lors de la période du pélerinage, au salon de thé Namur installé depuis 1862, chez le prince-pâtissier Oberweiss, dans les boutiques de charcuteries avenantes, telle celle de Kaiffer, ornée de faïences, dans les restaurants de toutes sortes, français, japonais, italiens, dont la qualité et la diversité étonnent, formant la plus forte concentration européennes de tables étoilées.

Le salon cosy de l'Albert Ier © Maurice Rougemont

Les belles haltes pour un week-end n’y manquent pas. Au « top » du charme local : l’Albert Ier, petit hôtel excentré de quartier de Belair, conçu comme une sorte de manoir citadin par l’esthète collectionneur Fernand Schroder. Il y a là tous les éléments d’un coup de cœur durable, avec les chambres douillettes, leur déco à l’anglaise ou au contraire très sobres, dans le goût contemporains, les tissus chaleureux et fleuris signés Pierre Frey ou Colefax & Fowler, les beaux meubles anciens et boisés, les petits canapés roses, les éclairages doux, les salles de bain en granit, le salon boisé, avec cheminée et coussins, très “ déco ”, comme tout le reste. Ou encore le style zen dans une nouvelle aile. A dix minutes à pied de la place d’Armes, voilà un “ home ”, presque comme chez soi, et même mieux, pour découvrir, sans se hâter, les plaisirs du Grand Duché.

Carnet de Route

Y aller

. Paris-Luxembourg, 2h10 en train TGV  depuis la gare de l’Est, 50 mn en avion jusqu’à l’aéroport de Findel avec Luxair ou 3h30 par l’A4, via Reims-Thionville.

Dormir

. Hotel Albert Premier, 2A rue Albert Ier. Tél. 442 442 1. Ch.198-347 €. Le “ top ” du charme en ville, c’est ce petit hôtel récent et excentré avec sa déco à l’anglaise, ses tissus chaleureux, ses éclairages doux, son salon boisé, son restaurant très “ déco ”, comme le reste.

. Le Royal, 12, bld Royal. Tél. 241 61 61. Le” palace du grand duché, au coeur de la capitale, dans le quartier des banques. Rés. Leading Hotels of the World: 01 53 67 10 10. Ch: 9200-14500 FL.

. Le Sofitel Le Grand Ducal, 40, bd d’Avranches. Tél. 248771. Ch.  150-450 €. Situation ultra panoramique, le dernier luxe design en ville, et la cuisine d’Antoine Westermann à l’enseigne du « Top Floor ».

. Hilton, rte d’Echternach, à Dommeldange. Tél. 4 37 81. Ch. 180-380 €. Cet bloc de béton perché sur une colline étonne à l’extérieur et séduit à l’intérieur. Charme, confort, sourire sont au rendez-vous.

Goûter

. Namur, 27 rue des Capucins: salon de thé à l’ancienne. Oberweis, 19-21 grand-rue: le Lenôtre local.

Lire

« Belgique-Luxembourg » (Guide Vert et Guides Bleus), « Luxembourg » (Gallimard) et « Grand Duché du Luxembourg »  (Casterman/le Guide).

Pratique

Pour appeler le Luxembourg depuis la France, faire le 00 352.

Utile

Office National Luxembourgeois du Tourisme, 28 rue Cambacérès, 75008 Paris. Tél: 01.47.42.90.56.

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Publié le 25 septembre 2010 par

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