La Stub du Parc
« Obernai: Marc Wucher, roi de la winstub! »
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Marc Wucher? Il est à l’Alsace ce que Jean-Paul Arabian (du Caméléon rue de Chevreuse) est à Paris: une grande gueule de talent: insupportable et indispensable, magnifique et généreux, professionnel en diable et intolérant avec talent qui a toujours peur qu’on l’oublie. L’autre jour, c’était : « tu as oublié de parler de ma nouvelle salle de petits déjeuners, ma femme m’a d’ailleurs engueulé ». Celle-ci (la salle, pas Monique Wucher!) est décorée de gravures de Tomi Ungerer. Mais ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui. Sa Stub, qui est l’équivalent alsacien des Dorfstuben de Bareiss, vaut plus qu’un détour.
Elle est l’emblème de la maison, sa vitrine la plus sûre, son ambassadrice de charme. Même si la jeune génération piaffe d’impatience, avec sa fille pâtissière de talent, son futur gendre aux fourneaux, son fils Maxime en gestionnaire aguerri, tous trois formés aux grandes écoles de cuisine et d’hôtellerie, le vétéran Jacky Schweighoffer est encore aux fourneaux et réalise, sous la conduite de Marc, faux retraité, vrai actif, un répertoire alsaco-nostalgico-talentueux de grand charme.
Les Jung, Monique et Emile, qui m’accompagnaient, étaient sous le charme. Monique promettait d’ailleurs trois étoiles à cette demeure en devenir. Disons que le décor boisé, pomponné, bichonné, de cette stub fabriquée avec un talent fou, comme les mets d’enfance valent le détour. Les galettes de pommes de terre au munster, la salade de girolles, le croustillant de tête de veau sauce gribiche, les fleischnacka de veau, le sandre aux nouilles façon matelote comme le poussin en cocotte constituent des mets de grand mère revisités avec charme.
Là dessus, le pinot gris de Joseph Gross à Wolsheim, joliment sec, comme le pinot noir Osmose de Jean Sipp à Ribeauvillé et le vieux kirsch de Massenez font des accompagnements de charme. On reviendra au Parc pour la cuisine du duo formé par Cyril Bonnard et Marie Wucher, mais pour l’heure, c’est l’Alsace de toujours fêtée avec charme qui nous recquiert. Les desserts (meringue glacée, mirabelles poêlées, baba au rhum) sont bien dans le ton. Hop là, vive les Wucher!
Très beau cadre. Personnel souriant et professionnel. Cuisine de bonne qualité. Les Schniederspattle mamie kuntz étaient un peu trop cuites. Dessert (crumble aux fruits rouges et spéculos) sans plus.