Avel-Vor
« Dans le vent de Port-Louis »
Un beau lieu pour un adieu gourmand et chic au pays lorientais: dans ce « vent de la mer » (avel vor en breton). La vue incite à prendre le large. La demeure moderne face au port a de la prestance dans le goût cosy. Imaginez un immeuble années 1960, sa salle revue contemporaine, l’accueil de Catherine Gahinet, qui veille la salle avec prestance, tandis que son frère Patrice s’affaire aux fourneaux avec minutie, et que les relayent ses deux fils, Jérémy et Samuel, à la pâtisserie et au service des vins.
Bref, voilà une maison dans le vent. Certes, il arrive que l’assiette frôle le chichi. Mais le pressé de crabe avec sa langoustine en coque, le rouget avec sa fine tarte de tomate et poivrons (plus une tuile sucrée à la cannelle…) ou la sole farcie de homard et champignons (un pastiche moderne de la Dugléré, assez savoureux, même si on préfère la sole cuite sur l’arête) achèvent de convaincre de faire ici étape.
En issue, la déclinaison sur le thème du citron n’est pas mal, comme l’avant-dessert chocolat au lait avec fil de réglisse façon zan ou la salade de fraise au fromage blanc. On repart à regret, laissant le spectacle des bateaux sous un ciel breughelien. On ne sait plus si l’on est près de Lorient, d’Ostende ou de Zeebruge…