L’Alimentarium © GP

On parle moins d’elle, que de ses voisines. Sinon pour la désigner comme « Nestlé-ville », ce qui n’est forcément une manière plaisante de l’évoquer. Certes, il y a l’immense bâtiment de verre bâti pour Nestlé par Jean Tschumi à la fin des années 1950, et l’Alimentarium, ce musée de l’alimentation un peu gadget, qui a pris place, lui, de moderne et drolatique façon dans l’ancien bâtiment de la firme, datant de 1820 et construit par Adolphe Burnat, de classique façon à fleur de Léman. Face à ce dernier, sur le quai Perdonnet, au centre de toutes les promenades de la ville, la statue de Charlot – je veux dire Charlie Chaplin, bien sûr, qui résida, aux abords, à Corsier, et dont la demeure devrait être ouverte au public l’an prochain- , mais aussi une cuiller géante dans l’eau.

La fourchette dans le lac © GP

Bref, Vevey, c’est la ville du bon vivre, la cité où prendre le temps d’apprécier la quiétude du Léman, de mesurer le vrai goût des choses. Depuis la terrasse de ses palaces (Trois Couronnes, Grand Hôtel du Lac), on s’amuse à voir dériver les grand bateaux qui font la navette Montreux-Lausanne-Genève avec leur air de navire de croisière 1900. « Le Léman, cet encrier où tant d’écrivains ont trempé leur plume« , disait drôlement Paul Morand, pourtant réputé « homme pressé », qui résida 28 ans durant, dans le calme et la lenteur, au château de l’Aile, ce grand bâtiment néo-Tudor, à la Walter Scott, actuellement en grande rénovation, face à la grande place du marché, où trône la Grenette cette belle halle aux grains.

Statue de Charlot © GP

Il y reçut ses cadets Michel Déon et Roger Nimier. Fut nommé , par les autorités municipales, « bourgeois d’honneur ». Avant lui, Jean-Jacques Rousseau habita au Café des Deux Clés – en 1731 – où il rédigea une partie de la Nouvelle Héloïse. Henry Sinkiewicz, écrivain polonais – et prix Nobel de littérature en 1905 -, y séjourna. Et possède sa statue sur « la promenade des poètes », face au lac. Charles-Edouard Jeanneret, dit le Corbusier, y bâtit, pour ses parents, dans les années 1920 sa « villa du lac« , petit bijou de fonctionnalisme sur une petite superficie à fleur d’eau, et manifeste architectural pour un art minimaliste.

Musée de l’appareil photograhique © GP

Mais que sont ils tous venus chercher à Vevey? La lumière du lac, certes, mais aussi aussi cet air de bon vivre face au spectacle des Alpes françaises, cette douceur, comme ces ruelles anciennes, ces demeures historiques avec leurs enseignes, les boutiques d’antiquaires, voisinant avec les commerces de bouche, les musées si divers: Jenisch dédié aux Beaux Arts contenant la fondation Kokoschka, l’Alimentarium déjà nommé, Historique, celui des appareils photographiques, ou encore celui de la Confrérie des Vignerons.

Dans la vieille ville © GP

On n’oublie pas que, tous les vingt à vingt cinq ans – cinq fois par siècle !-, une fête rassemble toute la population et ses visiteurs pour une fête des vignerons dédiée à la vigne et à ceux qui l’élève qui occupe notamment la place du Marché. La dernière eut lieu en 1999. La prochaine est prévue en 2019. C’est l’occasion de montrer que cette ville sage est capable de folie… raisonnable. Placettes, ruelles, boulevards s’animeront.

La Grenette © GP

C’est aussi le lieu de rappeler que cette gourmande discrète, qui possède tant de bonnes tables à sa porte, comme tant de bonnes choses en ses murs, est aussi la vitrine vineuse du proche Lavaux. Boire Epesses, Dezaley, Calamin, Chardonne et autres délices vaudois issus de chasselas, mais aussi chardonnay, marsanne, pinot noir, cabernet-sauvignon, syrah, gamay ou plan Robert, valent plus d’une dégustation. Donc, « Santé conservation!  » Ou plutôt, comme on dit aussi tous les vingt ans à Vevey, « Amour et joie! »

Le vignoble © GP

Tourisme à Vevey: Bureau d’information
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