Au Raisin
« Rixheim: gentil Raisin »
Mon copain François Wilhelm, de la maison Trimbach, à Ribeauvillé m’en avait parlé – en bien. Un site internet évoquait le goût de « revenez y » de la maison et surtout le bagou de la patronne, sorte de sosie sundgauvien de Michèle Bernier, ajoutant aussi qu’elle était quelque peu envahissante… Eh bien, tout cela était vrai et juste. Depuis vingt ans, Patricia et Johnny Schmidlin tienne la bonne auberge modeste et tranquille de leur petite cité sise dans la grande banlieue de Mulhouse, en lisière de l’autoroute vers Bâle et la Suisse. On n’a certes que du bien à dire et à écrire de la maison rustique et sympathique, avec son intérieur sombre et coloré, son jardin couvert sis dans une ancienne grange, cela à côté de la mairie du bourg et de son nid de cigogne.
Le registre maison est simple, franc, solide. Et séduit à coup de presskopf au foie gras, salade de crudités, sandre à la choucroute primeur – une espèce acide et craquante, fragile, certes, mais de qualité – , surlawerla (foie de veau émincé et sauté, sauce vin rouge et vinaigre) avec ses spaetzle.
On arrose le tout de gentils crus en pichet sur lesquels dame Patricia, déjà intarissable sur l’air du temps, les menus plats du jour « bas de gamme » de ses collègues, etc, se lâche sans mal. Il y a le riesling grand cru Frankstein de Gisselbrecht à Dambach, le rosé bio « cuvée d’été » de Wunsch et Mann à Wettolsheim. Il y a aussi l’aimable kougelhopf glacé, la tarte aux myrtilles un peu ratée, avec sa pâte sucrée ramollo et son flan un peu grumeleux. L’addition n’est pas méchante, quoique l’absence de menus soit de nature à la gonfler un tantinet.