Les Tommeries au Château d'Isenbourg

Le château © GP

C’est une belle endormie qu’on aimerait réveiller d’un coup de baguette magique. Isenbourg? Un château historique qui abrita Dagobert. La demeure amuse en cumulant les genres, sa véranda 1900,  sa propre tour comme un phare en pleine terre, ses nobles salons avec fresques au plafond, sa chambre 2 avec véranda prolongeant le regard loin vers la Forêt Noire et les toits de la ville.

La vue sur Rouffach depuis la terrasse © GP

Il y a le chic de son domaine au vert, le panorama de l’arrière sur les vignes, ses piscines –couverte, découverte -, son spa, ses belles chambres à l’ancienne. Certes, celles-ci devraient subir une rénovation – mais comme le groupe dont la maison fait partie, « les Grandes Etapes Françaises », est en vente, le dit aggiornamento se fait attendre. Reste que la demeure a son charme, surveillant, comme son phare et sa piscine ouverte, les vignes, la Forêt Noire au loin et les proches toits de Rouffach dont les tours de l’église Notre-Dame.

Petit déjeuner sur la véranda © GP

Le jeune Matthias Lingelser, natif d’Erstein qui a travaillé au Clos des Délices à Ottrott, à l’Albert Ier à Chamonix, aux Enfants Terribles à Megève, après les Trois Soleils de Montal à St Céré dans le Lot, a pris les rennes des fourneaux après le départ de Guillaume Hannauer, qui avait lui-même succédé à Julien Binz, parti depuis regagner l’étoile du Rendez-Vous de Chasse à Colmar.

Le service © GP

Le discret Matthias joue l’Alsace non sans malice, la mâtinant de références classiques, mixant cuisine voyageuse et produits d’ici avec des idées du jour et de toujours. On trouve son bonheur avec le foie gras de canard au naturel (un poil surcuit) avec sa confiture de fraises au balsamique et poivre de Sichuan, les asperges vertes en fricassée avec l’oeuf « parfait » à 64 ° (2° de moins permettrait au jaune d’être plus liquide), son écume de parmesan au magret fumé, son sandre en ballotine farcie aux morilles (même si on préfère le poisson cuit au naturel), avec champignons, asperges et pesto à l’ail des ours.

Asperges et oeuf à 64 ° © GP

Foie gras et confiture de fraises © GP

Ballotine de sandre © GP

Les noisettes d’agneau rôties au fenouil confit et polenta croustillant et jus méridional les séducteur. Comme les desserts (« chococafé » avec streussel noisettes et glace au grain de café, confit de myrtilles en tiramisu avec sorbet pêche coriandre). La cave a de beaux restes et tous les vins du Clos Isenbourg, vinifiés par la voisine cave de Pfaffenheim, valent la dégustation heureuse. Ils sont proposés au verre par un sommelier à son affaire.

Pêche et mytille © GP

Chococafé © GP