Henri & Joseph

Philippe Le Lay © DR

Stars (modestes) du centre de Lorient, Philippe Le Lay et son épouse Fabienne accueillent avec cœur dans leur salle moderne de vingt couverts dans les tons grisés, qu’éclairent d’amusants luminaires enjuponnés. Philippe, qui a travaillé chez Ducasse à Monaco, Thorel à La Roche-Bernard, Westermann à Strasbourg, Boyer aux Crayères, connaît la musique. Il joue chez lui l’aubergiste de charme, passant de la cuisine à la salle, renouvelant le menu au quotidien en fonction des achats du jour.

La gaufrette de foie gras, navets et thé fumé, le consommé d’étrille, à l’huître plate et ormeau d’élevage, le lieu jaune parfumé aux épices et citron confit façon tajine, avec amandes torréfiées et combawa ou encore le caneton croisé frotté de poivre avec sa mousseline d’artichaut, ses pommes et betteraves en strates, ses premiers cèpes sont d’une justesse de ton sans faille. On ajoute la tartelette craquante au chocolat grand cru, jus d’orange en sorbet et « ressort » au cacao qui joue le dessert d’enfance façon grande personne.

Glissons encore que la carte des vins est truffée de vins malicieux dans tous les terroirs : champagne Palmer 2004, frais et vineux, pinot gris clos Rebberg 2005 de chez Marc Kreydenweiss à Andlau, riche, frais, séveux et totalement sec, titrant 14°, mais « ne les faisant pas », plus un impérial Pommard les Pèzerolles 2003 de chez Joseph Voillot, au nez de jus de framboise, qui coule en bouche comme du velours. Bref, assez pour se dire de faire ici belle halte et saine reconnaissance.