Windhof

Alice, Stéphanie et Laurent Kehne © GP

Il est le jeune loup méconnu de l’Alsace du Nord-Ouest, côté Alsace Bosssue, à la porte de Sarre-Union. A travaillé chez les grands (le Crocodile, le Cerf, le Cygne, l’Auberge de l’Ill), est parti de chez lui, notamment pour une saison aux Violettes de Jungholtz. Il a repris le flambeau familial dans la demeure où s’illustra son père. Il y a toujours l’entrée côté « café ouvrier » avec le plat du jour, la salle de bal d’antan et puis cette grande salle à manger double, cossue et boisée, revue à l’allemande qui n’est pas sans charme exotique. On ajoute les fleurs qui égayent l’entrée, l’accueil souriant de maman Alice, le service pimpant et avenant de la soeurette Stéphanie, les menus alléchants, les tarifs pondérés, la carte des vins riche en belles idées. Bref, assez pour se donner envie de venir découvrir ici la cuisine de Laurent Kehne, de prendre quelques jetons de présence, sinon un  abonnement à demeure.

Poêlée de girolles © GP

Courgette fleur farcie de crabe © GP

Ce wonder boy discret, filiforme, anxieux, sérieux, désormais relayé en cuisine par sa compagne, la joviale Maïté, native de Maubeuge dans le Nord, croisée à Jungholtz, et désormais ralliée à la région Alsace, s’affirme, sans jeter aucunement la tradition par dessus les moulins. Ses idées du moment? Elles empruntent au Sud avec netteté, jouent l’huile d’olive avant, comme la roquette, la tomate, les herbes, l’acidité, les saveurs fraîches et franches. Bref, on n’a que du bien à dire de sa fleur de courgette farcie à la chair de crabe et gambas avec son radis Ostergruss craquant, de son foie gras taquiné par les griottes, servi avec une tuile de pomme verte, comme de sa simple et rayonnante poêlée de girolles à la crème de ciboulette.

Omble chevalier © GP

Rognon de veau à la moutarde © GP

Après cela? On se délecte sans crainte de l’omble chevalier escalopé sur la peau flanqué de superbes ravioles à la fondue de tomate, avec mousseline de céleri et origan, qui est comme chacun sait, l’autre nom de la marjolaine sauvage. Il y encore le mignon de veau aux girolles et pommes de terre aux légumes du jour. Sans omettre le grand classique de la maison – un rognon entier cuit à la goutte de sang et proposé avec sa sauce à la moutarde en grain et des tagliatelle – , qui vaut également le coup de fourchette.

Mille feuille vanille et framboise © GP

Douceur de pêche © GP

Panna cotta à la fraise © GP

La nouveauté? Des desserts qui constituent,  sans doute, le point fort de la demeure, avec le mille-feuille craquant à la vanille et aux framboises, délice aux pêches façon mousse et glace ou encore panna cotta vanille/fraise. Les vins suivent le mouvement, notamment avec un choix de demies bouteilles bien vu (élégant riesling réserve de Kuentz-Bas, magnifique saint-joseph Rorée de Louis Chèze si pleinement dans son fruit). Bref, une demeure à suivre de près, encourager, re-découvir…

Laurent et Maïté © GP