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La Ruelle

« Veyssière, le magicien d’Angoulême »

Article du 16 septembre 2010

Les Veyssière dans leur ruelle © Maurice Rougemont

Les Veyssière dans leur ruelle © Maurice Rougemont

La maison fut le QG de goût des hauts d’Angoulême. Ignorée du Michelin de l’année, elle continue sur sa lancée. Le jeune Guillaume Veyssière a mis une touche de charme dans ce lieu insolite où jadis passa une rue. Autodidacte inspiré, épaulé par Jean Ramet de Bordeaux, il a fait des stages au Miramar de Théoule, puis au Mas Candille de Mougins, avant de rallier Bruneau, trois étoiles de Bruxelles. Puis, d’être le solitaire inspiré du Puits Fleuri de Muron, entre Rochefort et Surgères.

Il y reste quatre ans, attend que la gloire vienne,. En vain. S’installe dans cette Ruelle, jouant sa carte personnelle, drainant un fan- club de supporters ravis. Sa marque ? Défendre le produit charentais avec mesure et, légèreté, les fruits de la terre comme de l’océan, les beaux légumes et les poissons, pas forcément les plus nobles. Ainsi, ce menu où il conte sa cuisine du marché. Velouté d’asperges et glace à l’huile de noisette, crème de chou-fleur rafraîchie avec écrevisses pattes rouges au combawa ou maquereau au vin blanc revisité avec condiments font des entrées vives, légères, sapides.

La truite d’élevage de chez M. Lafont, servie mi-cuite et chaude, avec son crémeux de pomme de terre fumé, ses jeunes poireaux ou encore le quasi de veau (si juteux !) aux morilles et légumes primeurs, flanqué d’une saucisse de veau maison et d’une purée d’artichaut arrachent des cris d’émotion. Et l’on garde de l’appétit pour les exquis desserts que sont la surprise au chocolat grand cru Marallumi avec lait glacé au chocolat noir et sorbet framboise, l’entremet coco/ananas avec pinacolada à boire, sans omettre le pain perdu revisité avec glace au poivre de Sichuan.

Guillaume et Séverine Veyssière mettant le couvert © Maurice Rougemont

Guillaume et Séverine Veyssière mettant le couvert © Maurice Rougemont

La maison a du charme. Les teintes beiges sont douces comme les vallées tendres de la verte Charente. Le service mené par la gracieuse Séverine est la délicatesse même et le choix de vins régionaux (chardonnay Guimbelot d’Henri Jammet à St Sornin ou rouge du Domaine Grollet signé Rémy Martin, avec 50% de cabernet sauvignon et 50 % de merlot) proprement surprenant. Bref, voilà une maison quasi inconnue, ignorée de la critique, à découvrir, à aimer, à partager. Courrez-y avant que les petits cochons de la mode ne  la mangent.

La Ruelle

6, rue des Trois Notre-Dame
16000 Angoulême
Tél. 05 45 95 15 19
Menus : 20 (déj.), 38, 48, 60 €
Carte : 70-90 €
Site: www.restaurant-laruelle.com

A propos de cet article

Publié le 16 septembre 2010 par

La Ruelle” : 2 avis

  • Cedric

    Autant dire qu un etablissement capable de donner de l emotion a ce point et n ayant pas plus de distinction au Michelin discredite totalement le precieux guide rouge!!
    Les idées creatives a la fois en salle et en cuisine sont impressionantes et accompagnent des mets fins sublimes , des presentations sur vaisselle parfaite,belle et originale ////
    On va de surprises en emotions jusqu au thé s ouvrant devant nos yeux pour un spectacle simple et ravissant….
    Meme l addition est belle puisque translucide comme pour faire comprendre que sa legereté visuelle accompagne logiquement sa legereté financiere!
    Du haut vol….

  • jacqmin

    meilleure table d’angouleme, mr veyssière nous surprend de plus en plus par sa créativité, on se régale chaque fois, accueil agréable mérite une étoile au michelin

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La Ruelle