Villa San Michele
« Fiesole: un balcon sur Florence »
La Villa San Michele vue de côté © GP
Une chambre avec vue sur les collines de Toscane, les dômes de Florence, les jardins nourris de cyprès, et, tout à la fois, une vraie vie de village, à deux pas de la capitale toscane : voilà ce que vous trouverez à Fiesole, la belle étrusque. Avant l’an mil, cette bourgade sur son plateau fait figure de métropole. Les Romains, jaloux de leurs voisins d’Etrurie, l’anéantissent, avant de la reconstruire et d’y bâtir un théâtre, où les fouilles dévoilent ses richesses. Il y a là un musée avec son péristyle antique, ses collections de poteries, de bustes, de pièces dont l’éclectisme rafraîchit. Comme le voisin Palais Bandini voué à la peinture Renaissance et puis les belles églises dont l’aspect modeste ne cache pas l’état de basilique, de cathédrale ou encore de chapelle à côté d’une abbaye modeste.
Les jardins © GP
Fiesole provoque vite le coup de cœur. Il y a la piazza Mino da Fiesole, en lieu et place de l’ancien Forum, quelques trattorias pimpantes, des boutiques qui vendent les vins locaux et les grappas, un glacier souriant, un café historique (le 5) et des villas cachées dans les cyprès. La plus belle d’entre elles est un couvent franciscain du XVe siècle, converti en résidence secondaire par le new-yorkais Henry White Cannon en 1900 qui dessina les jardins splendides et restaura l’ensemble dans le goût victorien. Le Français Lucien Tessier lui adjoignit vingt chambres dans les années 1950, la transformant en hôtel. A partir de 1982, le groupe Orient Express du britannique James Sherwood le rénove sur le mode du luxe sobre et de bon goût.
Une chambre © GP
Chambres vastes, superbes salles de bain, piscine dans la verdure, service hors pair avec des concierges civils qui accueillent en toutes es langues et qui vous attendent dans l’ancienne chapelle devenu lobby de grand charme: voilà qui vous attend et n’a rien changé à la beauté du lieu qui a gardé sa façade attribuée à Michel-Ange, ses salons spacieux, ses couloirs comme des cloîtres à la réserve monacale, se dotant d’une table soignée, sous la houlette du maestro Attilio di Fabrizio. Evidemment, ce briscard, en place ici depuis belle lurette, joue la carte du luxe gourmand a minima.
Attilio di Fabrizio © GP
Le mille feuille de légumes de saison (ni grillés, ni marinés) est un peu faiblard. Mais le registre de pâtes, comme les taglioni au cochon de lait Cinta Senese, les pici à la mode locale ou encore les tortelloni à l’aubergine séduisent sans forcer. Il y a aussi le registre des jolies viandes d’ici, comme le filet de boeuf avec sa sauce réduite au vin rouge de brunello di montalcino, le vernaccia de San Gimignano signé Panizzi, le rouge chianti Vigna del Sorbo de Fontodi, si séducteur.
Mile-feuille de légumes © GP
Taglioni au cochon de lait © GP
Filet de boeuf au brunello © GP
En dessert, in fine, on craque sur la meringue avec son cappuccino de café (même si ce dernier est un brin gélatineux) et sa glace cannelle. Bref, voilà un balcon sur Florence en forme de halte de grand style qui fait une belle introduction à un voyage italien synonyme de “ bonheur ”.
La salle à manger © GP
