Goh Restaurant et Sofitel Strasbourg Grande île
« Strasbourg: le Sofitel rajeunit »
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C’est une rénovation qui n’en finit pas et se prolonge. Le Sofitel Strasbourg est – le sait on? – le premier maillon d’une chaîne de luxe à la française qui allait faire florès dans le monde entier. Créé en 1964, face à l’église St Pierre le Jeune, une des plus belles églises gothiques de la ville, et quasiment en face du siège des DNA, ce bâtiment cubique s’est peu à peu intégré à la ville. Il a subi des rénovations multiples, comme des renaissances.
La dernière en date est toute récente, avec la création d’un beau jardin au patio, une vigne imaginée par le studio Hertrich & Adnet avec l’aide du vigneron Jean-Daniel Hering de Barr qui a planté les sept cépages alsaciens (sylvaner, pinot blanc, riesling, muscat, pinot gris, gewurztraminer, pinot noir), plus des rosiers et des pêchers, qui donnent un côté champêtre à un lieu à la fois citadin et minéral. Les chambres subissent elle aussi une cure de jouvence avec des matériaux élégants, du cuir sous forme de marqueterie murale, jouant la luxueuse tête de lit, l’épaisse moquette marron façon fil de soie, le verre de hautes lampes modernes, rappelant le travail des verriers vosgiens.
Les parrains de cette réinauguration sont tous en « H », accompagnant ainsi la dynamique directrice Sandrine Hugonot. Il y a Jean-Daniel Hering et Marc Hertrich, déjà cités, mais aussi le roi pâtissier Pierre Hermé avec sa neuve collection de macarons dite Jardins et la maison Hermès proposant ses produits d’accompagnement en salles de bain et ses « jus » concentrés jouant la cologne chic et odorante: eau d’orange verte, mais aussi mandarine et narcisse bleu. Le dernier « H » de cette fringante équipe de rajeunissement esthétique: le chef Stéphane Humbert.
Cet Alsacien sachant jouer côté Sud – il a travaillé notamment au Mas du Langoustier à Porquerolles – s’est révélé jadis à l’Estaminet Schloegel dans la Krutenau. Au Gho, une table contemporaine, jouant les chromatismes joyeux avec des dominantes de vert et mauve, il s’amuse à créer au fil des jours. Pour un brunch du dimanche à succès, il épatera son monde avec sa tourte de volaille aux herbes, comme son foie gras et son saumon fumé qui fit se pâmer d’émotion Pierre Hermé le jour de l’inauguration du Sofitel version nouveau.
Sur le mode « light », il joue avec application, la cuisine allégée, avec un menu à 44 € qui propose la printanière de légumes fumés à l’oeuf de caille, la papillote de poisson du marché au citron confit et la ratatouille de légumes ou encore la jolie soupe glacée aux fruits rouges et coquelicot avec oeuf en neige au pavot. Mais le menu dit « des créations de Stéphane » à 34 € n’est pas mal, qui offre escalope de foie gras poêlée avec gnocchi de semoule façon polenta, poêlée de pêches au serpolet et sorbet pêche ou rouleau de printemps (un peu caoutchouteux) au crabe à la menthe, avec coulis d’étrilles au citron vert et tartare de légumes avant la minute de sandre et de coquettes aux herbes avec ses courgettes en rosace (présentées de façon un peu mignardes) et sa vinaigrette tiède, sans omettre le poulet fermier au jus de romarin, cannelloni à la ricotta et pignons de pin.
Un peu plus de simplicité, avec une volonté d’aller à l’essentiel et l’on sent que le gars Stéphane ira plus loin encore. Le couplet sur le thème du lapin cuit à basse température avec sa garniture grand mère et sa courgette fleur en beignet n’est pas mal. Comme l’amusant risotto de petites pâtes (dit « riewerisotto ») avec oeuf poché façon meurette et goût de truffe un peu évanescent, qui fait un clin d’oeil aux coquillettes jambon de notre enfance.
Les points forts de la demeure? Un service jeune et enthousiaste, des desserts signés d’un ancien du Majestic pleins de verve (parfait glacé vanille et coeur de mangue, plus coulis de mangue, croustillant au pétillant chocolat Jivara et praliné, pain de Gênes à la pistache et confit de rhubarbe). Plus des vins dans le vent, qui mettent en avant l’Alsace nouvelle vague, séduisant sans mal avec le riesling Schlossberg grand cru 2007 de Mme Faller et filles et le superbe pinot noir cuvée du Chat Noir 2009 d’Hering à Barr déjà cité, mais qui vaut ici la mention « bien ».
Traduction : l’arrivée prochaine du Marriott dans l’hôtel de police de la Nuée Bleue, oblige le Sofitel à enfin se mettre à niveau. Le combat gagné faute de concurrents, c’est fini et si ils veulent garder la manne des Parlementaires ou des VIP non séduits par le Hilton ou les Régents, il faudra encore en faire plus.
lol, macarons d’hermé fabriqué en usine et vendu à prix d’or ( mais bon c’est toujours les meme qu’on mais en avant copinage et cie )