U Santa Marina
« Porto-Vecchio: les saveurs du Santa Marina »
Paul Andreani et son fils Charles ont fait de cette table de choix sise sur une baie paradisiaque un lieu de bon goût. A ne pas confondre, certes, avec celle, plus simple, les pieds dans l’eau, sise en contre-bas. En balcon sur le belvédère du golfe, la plage et la marina, les tables bien nappées détonnent. C’est là un îlot de calme bienveillant dans un univers relax. La maison n’ouvre qu’au dîner et le chef a changé. C’est désormais Jérôme Meyer, alsacien de Mulhouse formé jadis au Chambard au temps de Pierrot Irrmann, passé chez Nasti au Caveau d’Eguisheim, venu de la Villa Blanche à Agadir, qui officie désormais. Il sait faire corse avec malice, joue des épices lointaines, travaille la pêche locale et joue des idées d’ailleurs.
Compression de foie gras au vin d‘épices et loup de mer, avec sa mousseline de crevettes au cumin, sa brochette de pain des morts, langoustines du Cap rôties avec chantilly de pommes de terre à l’huile de truffe et compotée de figatelli à l’oignon doux, fraîcheur de homard avec ses légumes cuits et crus font des entrées vigoureuses. Il y aussi le denti de palangre en pavé rôti à la feuille de citronnier, son « couscous » de seiche à la rouille, son capelleti à l’huître, ses asperges et fèves au jus. Assez pour se dire que quelque chose de sérieux et d’enraciné se trame ici, face au calme des bateaux amarrés. En dessert, on lorgne sur la fraise corse en vacherin revisité, le citron en tarte, avant de se rabattre sur la coque chocolat avec crème glacée vanille, grand cru de chocolat et cœur passion. La carte des vins suit, avec le joli rosé de Fiumicicoli et le légendaire rouge E Prove de Michel Raoust au domaine Maestracci à Feliceto. Voilà, assurément, une demeure qui a de la ressource et du cœur.