Pour juger et jauger la côte d’Azur, il n’y a pas mieux! Hélas, pourrait-on ajouter – comme André Gide qui répondait à question de savoir quel était le plus grand poète français: « Victor Hugo, hélas« . Gide reprochait son délire verbal à Hugo, tout en lui reconnaissant la fougue. La comparaison n’est pas mauvaise. Jacques Gantié sait écrire avec talent, précision, ferveur. Ecrit-il mieux qu’il ne juge?  En tout cas, on cherche en vain le palmarès de ses meilleures tables, toutes laurées de rameaux d’olivier (de un à quatre). Pour une polémique obscure avec les Delion, il a omis, une fois de plus, la Réserve de Beaulieu et la Pinède de Saint-Tropez. Dommage pour Arnaud Donckèle! Et son tableau des « sages de l’année »,  en liminaire, couronnant les meilleurs rapport qualité-prix, est sympathique, car il permet de louanger tout le monde.

Voilà, pourtant, « le » meilleur guide de la côte, qui raconte l’histoire et l’itinéraire de chacun, narre les mets autant que les décors, donne les noms des chefs dans leurs maisons, tout comme celui des directeurs de salle, des sommeliers et l’âge du capitaine, parvient même à prévoir l’avenir, expliquant par le menu les tables en devenir, tel le tout neuf Rivea du Byblos de Saint-Tropez, qui, sitôt ouvert, est déjà chroniqué avec précision et chaleur.

Ajoutons que l’accent est mis cette année sur la « bistro-économie » et que les tables pas chères et sympathiques sont évoquées avec drôlerie et allant. Pour une socca chez Pipo à Nice ou des capouns à l’Auberge du Mont Vial à Tourrette-du-Château, faites confiance à l’ami Jacques, vous ne serez pas déçu!

Le Guide Gantié 2013 (éditions ROM, 22 €, 571 Pages).