L'Atelier de Joël Robuchon Saint-Germain
« Paris 7e: une salle pour l’Atelier de JR »
Un article plus récent sur le même sujet est disponible sur notre site, vous pouvez le retrouver en cliquant ici
Joël Robuchon est le jambon Joselito © GP
On l’annonçait en avril, c’est fait et bien fait: voilà la neuve salle de l’Atelier St Germain de Joël Robuchon dotée d’une salle neuve en bois verni avec ses chaises design, le tout signé Pierre-Yves Rochon, qui, décidément, sait jouer le néo, l’ancien, comme le contemporain. Le lieu est réussi donne un aspect plus cosy au comptoir de luxe qu’est ce bar à tapas nouveau style, grand chic et très gourmand.
Gaspacho © GP
Gyoza © GP
Nous étions quelques privilégiés à goûter la manière Robuchon, en compagnie du maître lui-même, sous l’égide d’Axel Manès, le petit prince de la maison et son équipe. Splendide gaspacho avec sa quenelle de moutarde glacée, anchois et poivrons en fin damier, sardines toastées, jambon Joselito, gyoza de volaille au bouillon asiatique, petites côtelettes d’agneau à sucer comme des bonbons plus la divine purée de pommes de terre au beurre: on connaît la musique… divine!
Côtes d’agneau © GP
Purée de pommes de terre © GP
On ajoute le dessert léger sur le thème des fraises, le Veuve Cliquot en magnum, le Roc de Cambes 2002 des Mitjaville et même le gâteau d’anniversaire. C’était celui de Joël 1er, roi des cuisiniers… toujours en pleine jeunesse!
Axel Manès, JR et GP © GP
« Bonjour ! Est-ce que, par hasard, vous avez une table disponible pour 2 personnes ce soir à 21h ?
– Oui, monsieur. Ce ne sera pas une table mais 2 places au comptoir. »
Parfait ! Formidable ! Nous voilà donc partis pour L’Atelier Joël Robuchon dans le 7e arrondissement de Paris.
Certes, nous arrivons avec 10mn de retard. Et, pour ne pas trop faire attendre le restaurant, je dépose ma femme et vais me garer.
En arrivant, – première surprise – je la retrouve sur le trottoir qui m’explique que nous devons attendre qu’ils viennent nous chercher au bar de l’hôtel mitoyen.
OK.
Au bar de l’hôtel (5 étoiles ?!?! Cela pourrait faire l’objet d’un autre post d’ailleurs… ;)), on nous prend la commande.
Le barman nous tend la note : 26 euros.
Second signal d’alarme : je ne connais pas beaucoup d’établissement où, pour faire patienter les clients, on leur propose d’aller prendre un verre au bar du coin…
21h45.
Toujours aucune nouvelle. Agacés, nous décidons de partir diner ailleurs.
Sauvés par le gong ! Le barman nous indique qu’il a reçu un coup de fil pour lui apprendre que nous sommes attendus.
Dans le restaurant, j’indique au « maître d’hôtel » (comment doit-on dire de nos jours ? « hôte d’accueil » ? Je ne sais plus…) que l’on vient de nous prévenir que notre table était prête.
» Pas une table, mais 2 places au comptoir… , dit-il dédaigneux.
– Certes…
– Merci de patienter quelques minutes, je vous invite à vous assoir » dit-il en nous indiquant 2 chaises à l’entrée.
OK.
Et nous voilà repartis pour une attente de 15 minutes (combien faut-il de temps pour redresser une table, pardon, 2 places au comptoir ?)
Un client rentre, réclame les coupes de champagne qui lui ont été proposées pour son attente à l’extérieur.
Ah flute ! Il semble que tout le monde ne reçoive pas le même traitement. Certains doivent aller au bar d’à côté, quand d’autres se voient offrir des coupes de champagne (qui n’arrivent pas visiblement, mais quand même…).
La coupe est pleine (celle-ci ;)) quand ces mêmes clients (un « bout de comptoir » de 6) sont invités à aller s’installer.
Nous nous levons et partons en précisant qu’il est 22h et que nous n’avons pas l’habitude d’attendre une heure quand nous avons une réservation.
Une anecdote sans importance ? Un fait anodin ? Un lieu commun du service à la parisienne ?
Bien sûr.
Mais qu’est-on en droit d’attendre aujourd’hui, en terme de service, d’un restaurant primé (2 étoiles Michelin, 3 toques sur le site Gault&Millau…), quand on s’apprête à dépenser plus de 200 euros par personne ?
Faut-il s’étonner d’être reçu comme si l’on dérangeait, ou plutôt comme si l’on vous rendait service en vous trouvant un bout de « comptoir » ?
Faut-il accepter l’attente interminable comme à « L’Entrecôte » qui ne prend pas de réservation, mais dont la règle du jeu est claire, (et encore je ne crois pas me souvenir d’avoir jamais attendu une heure…) et surtout pourquoi prendre des réservations dans ce contexte ??
Etonnamment, les américains et les japonais, qui représentaient ce soir une écrasante majorité des clients présents, en redemandent !
Sûrement une façon pour eux de « s’encanailler » en se faisant maltraiter dans un restaurant parisien…
« So french… », doivent-ils dire, après le bar du coin, le maître d’hôtel, le bout de comptoir et l’addition salée.
Bref, le propriétaire des lieux, Joël Robuchon, lors d’une escale entre Las Vegas et Singapour, devrait prendre le temps de passer une tête dans l’un de ses « ateliers » parisiens pour y resserrer quelques boulons.
Nous viendrait ainsi peut-être l’envie de goûter à nouveau à sa cuisine…