Quimper : celtique attitude

Article du 11 septembre 2010

Le Vieux Quimper © GP

Pluguffan, aéroport années 1960, au milieu de nulle part: on est bien là au bout des terres. Les Bigoudens ne sont pas loin. Après Pont l’Abbé et Ste Marine, vers Penmarch (la tête de cheval), le phare d’Eckmuhl, le port de Loctudy, les rochers de St Guénolé. On va vite en reparler. Relire Jakez Hélias et son « Cheval d’Orgueil » qui ne vieillit pas d’un poil, même si le pays s’est modernisé. Première étape d’un voyage entre ciel et terre: Quimper, au carrefour du Steir et de l’Odet. Sur la place Saint-Corentin, face à la cathédrale du même nom, deux cafés se font une concurrence tranquille. Comme le Flore ou les Deux Magots, place Saint-Germain-des-Près, ce sont le Finistère et le XXIe. Le petit dernier a pris de l’avance. Avec sa façade sereine, sa sobre enseigne, en lettres et en chiffres, sa déco minimaliste, qu’on dirait imitée de Starck ou de Nouvel,  il donne le ton.

Elle a bien changé, c’est vrai, la cité de Max Jacob qui descendait les quais de l’Odet en kabik, menait ses amis surréalistes au Café de l’Epée. Ce dernier a été drastiquement rénové. Les fresques de Jean-Julien Lemordant sont désormais présentes au vertueux Musée des Beaux Arts, qui contient une importante collection de peintures hollandaises et flamandes, italiennes et françaises des XVIIe au XXe. Une salle a été consacrée au grand Max, peint par Jean Cocteau ou Pierre de Belay, représenté en photos, seul ou en compagnie de ses pairs artistes, tel Picasso.

Mais la Bretagne nouvelle vague se cueille ailleurs. Au marché, dans un salon de thé new look, au hasard d’un bar à soupes. Ou dans les ports alentour. A Bénodet, qui  se veut un (modeste) St Tropez finistérien. Tandis que la faïence traditionnelle est encore peinte à la main – mais pour combien de temps? -, chez HB Henriot, dans le quartier de Locmaria, avec les modèles de Quillivic, de Mathurin ou de Robin, que l’on retrouve au musée de la faïence voisin ou encore au musée départemental breton, dans l’ancien palais des Evêques, en compagnie des costumes, statues, sculptures et meubles retrouvés de toute la Bretagne bretonnante. Mais le genre, lui aussi, se rajeunit.

Ainsi, sur la route de Locronan, Pïerre-Jules Henriot a installé sa faïencerie d’art breton dans une bâtisse moderne qui accueille les nouveaux artistes de la région: Olivier Lapicque à Concarneau, Patrice Cudennec à Pont-Aven ou Sophie Darley à Brest. Ils retrouvent les formes des années 20 mais donnent aussi, avec des Bretons et des Bretonnes gais comme des pinsons, qui renouvellent l’imagerie de la région.

Chaque été, en juillet, le festival de Cornouaille – c’était jadis « les Fêtes » – rameute la grande foule des amoureux du Finistère devant les groupes de « Sonneurs », de danses et de musiques diverses. « Sans hier et demain, aujourd’hui ne vaut rien« , disait son églogue, Pierre Jakez Héliaz. Nul doute que l’auteur du « Cheval d’Orgueil », natif de Plozévet,  mais qui fut ici professeur, et à qui l’université aux lignes contemporaines a été dédiée, serait ravi de retrouver la belle du Finistère modernisée, sans perdre sa vraie nature, ses rues bordées de maisons au colombage coloré et la cathédrale Corentin époussetée. C’est le signe que si le granit ne vieillit pas, le pays breton bénéficie d’une éternelle jeunesse.

Carnet de Route

Y aller

Vols quotidiens Paris-Quimper en 1h (aéroport à Pluguffan) avec Air-France (www.airfrance.com) et Trains-SNCF-TGV en 4h15 depuis Paris-Montparnasse.

Utile

. CDT du Finistère, BP 1419. 29104 Quimper cedex. Tél. 02 98 76 20 70. contact@finisteretourisme.com

. Office du Tourisme, pl. de la Résistance, 29000 Quimper. Tél. 02 98 53 04 05. office.tourisme.quimper@wanadoo.fr

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Publié le 11 septembre 2010 par

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