Winstub le Freiberg
« Obernai: connaissez-vous le Freiberg? »
C’est la petite winstub du moment à découvrir. Un lieu qui fut connu autrefois grâce à Gérard Eckert, disciple de Bocuse en Alsace, et ex-chef de la Cour d’Alsace, qui y imagina O’Baerenheim, autrement dit la Winstub de l’Ours, animal symbole d’Obernai. Nous sommes là à deux pas du coeur de la ville, avec sa grand place théâtrale, sa halle au blé, son beffroi et son bel hôtel de ville renaissance. Mais la discrétion sied au lieu que j’ai découvert grâce à une lectrice appliquée des DNA qui m’a carrément recopiée le CV du chef. Sacha Bender, qu’on connut au Ysehuet à Strasbourg, quai Mullenheim, où il resta une quinzaine d’années, fut aussi chez Daniel à New-York, Guy Savoy à Paris, la Pinède à St Tropez, sans omettre un apprentissage appliqué à la Kammerzell. C’est dire qu’il connaît la musique.
Dans cette taverne typique, reprise avec son épouse Sonia, qui anime la salle avec le sourire, il joue un registre modeste plutôt bien mis: tartare de hareng au raifort, poêlon d’escargot, salade mixte cervelas/emmenthal ou presskopf de porcelet (avec plus de gelée que de viande…). Bref, on se régale là sans folie. Les petits pichets de vins blancs accompagnent le tout de guillerette façon et après voir fait le tour de la question (sylvaner un peu doux, pinot blanc au curieux nez de colle à bois, riesling bien sec mais manquant un brin de parfum), j’ai trouvé que le tout simple edelzwicker (mélange de cépages nobles pour ceux qui l’auraient oublié) fait l’accompagnement le plus naturel, avec fruit et rondeur sans excès, pour cette cuisine ménagère revisitée.
Un bon point pour la bouchée à la reine aux quenelles de volaille crémée avec ses nouilles, comme aux joues de porc au pinot noir, servies avec pommes sautées et salades vertes. Egalement au mini vacherin glacé du jour, comme au kougelhopf glacé malicieusement escorté d’un coulis de coing. Les prix sont modestes, la décoration chaleureuses, l’ambiance est heimlich, comme à la maison, il y aussi une carte de jolis flacons qui permettent de découvrir aussi bien un rouge d’Ottrott de Fritz-Schmitt, que de lorgner côté Bordelais ou vallée du Rhône. Bref, du tout pour tous dans une demeure sympathique à découvrir avec chaleur et qui – ce n’est pas si courant – est ouvert le dimanche soir.
Nous sommes venus diner, chez vous, le 23/12/2016. Nous avons adorés votre acceuil ainsi que vos tartes flambées. Etant d’Arles dans le 13 et ayant de la famille sur Obernai, nous vous conseillerons à nos amis s’ils ont à se déplacer sur Obernai. Merci