Le P'tit Frontalier
« Metz: en repassant au P’tit Frontalier »
Notre correspondant lorrain Sylvain Knecht l’avait vanté avec justesse l’an passé. On est retourné le coeur vaillant au P’tit Frontalier, qui offre une bien jolie surprise lorraine. Il est issu d’une famille franco-sarroise, va glaner volontiers ses produits de l’autre côté de la frontière, cherche la charcuterie chez Mauricette aux halles de Metz et l’ail des ours chez un primeur ami.
Il, c’est Rémi Suder, le jeune chef qui monte en ville. Passé chez Lamaze au Pampre d’Or, ayant voyagé dans le monde entier, sous le label du club Med ou ailleurs, de Cork à Birmingham, il est revenu à Metz avec un joli souci d’enracinement. Ses belles idées du moment : la tendre feuille de chou farcie au fromage de brebis et aux noix, le croustillant de queue de bœuf au fuseau lorrain ou la nage de petits gris au Gris de Toul. On ajoute les poissons du jour (filets de rouget escalopés avec ses tagliatelles au fuseau lorrain ou cabillaud au beurre d’écrevisse), les « classiques de la maison » (sole en kadaïf, poulet farci au foie gras).
Plus de malicieux desserts revisités (parfait aux madeleines de Commercy et son fruité sorbet, strudel aux pommes, « quiche lorraine » à la mirabelle). Assez, avec un gris de Toul de chez Lelièvre en côte de Meuse, pour se dire que cette salle moderne, éclairée de toiles dédiées à Gainsbourg, James Dean ou Miles Davis, vaut plus qu’un détour pour sa modestie alliée au régionalisme joliment revisité.