Café Français

L’accueil © GP

C’est signé Gilbert et Thierry Costes, père et fils, qui ont déjà tant de réussites à leur actif, qu’on ne sait plus trop ce qui est à eux, ou au frère et tonton Jean-Louis (l’hôtel Costes, c’est lui!). Ils se sont associés à Jean-François Piège (Thoumieux) et à Thierry Burlot (Caffè), et l’on comprend qu’ils aient fait appel à ces deux là pour composer leur nouvelle carte.

Gilbert Costes et la façade © GP

Mais on va trop vite. Leur Café Français, qui regroupe deux anciens café, revus un seul empire, fait un clin d’oeil à la brasserie chic à la parisienne, style Fouquet’s, Lorraine ou même Maxim’s, cumulant coin lounge, bar, salles diverses et cosys, restaurant relax ou plus élaborée, terrasse et rez de chaussée. Bref, un monde. Leur complice Indira Madhavi est de la partie pour donner une couleur « déjà vue », un brin néo années 1960 à lieu, certes, quasi neuf, mais qui semble être là depuis toujours.

Tomate et burrata © GP

Saumon mariné © GP

Bref, tout Paris vient depuis une semaine (à l’heure où j’écris, tout n’est pas ouvert) découvrir ce nouveau bébé costien du moment. On prend un verre en terrasse, on mire les jolies jeunes du service (le casting d’embauche est toujours sévère!) et on n’oublie pas de goûter une cuisine dans le vent. Bien sûr, on n’est pas là pour critiquer avec sévérité, mais pour constater que quelque chose de neuf ici se crée et qui n’appartient pas seulement au snobisme parisien.

Merlan Colbert © GP

Volaille de la cour d’Armoise © GP

Frites façon pommes allumettes ©  GP

Le petit bâtard de chez Lalos, le beurre de Bordier, la mosaïque avec l’enseigne composée par la malicieuse Indira, les hors d’oeuvres malicieux répartis entre buffet froid et chaud, l’oeuf mayo ou la galantine de canard, la saumon mariné Tosazu avec condiments, radis, chou fleur, l’exquise burrata avec sa tomate (pas tout à fait mure, because la saison) avec son huile d’olive choisie par Fulvio Perangelini, le croque monsieur et les asperges vertes pochées: voilà ce qui vous attend là.

Glace vanille © GP

Orange Paris-Bastille © GP

Il y a encore le merlan Colbert avec sa sauce tartare (un peu crémée), la poularde de la cour d’Armoise (si chère à JF Piège) cuite au four avec cresson et purée, le faux filet sauce poivre (tendre, bien cuit, mais qui pourrait être plus maturé), les frites façon pommes allumettes, le camembert de Durant moulé à la louche ou les spaghetti à la farine intégrale cuits au bouillon avec olives niçoises, tomates au four, basilic et parmesan. Bref, du tout pour tous, servi avec charme et humour.

En terrasse © GP

Bien sûr, et je l’ai dit, je suis venu vite et tôt. Le service était en rodage et l’exquis château Siran tiré d’une cave importante servi glacé. Mais tout ici se pardonne. Car on ne vient pas là que pour boire et manger. Il y a aussi ces séduisants desserts: paris-brest, éclair géant au chocolat, exquise orange Paris Bastille, avec sa peau fine qui se mange et sa crème onctueuse, superbe glace vanille turbinée au pacojet. Bref, du sérieux, dans un lieu qui crée l’événement et, assurément, va faire parler de lui.

Thierry Costes et le service © GP