La Cavallina
« La Cavallina (Paris 8e): un peu d’Italie dans un monde de brutes »
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On connaît le Nolita de Sébastien Mancuso. Mais on connaît moins la Cavallina animé par le jeune frère Grégory, où le papa Giuseppe, natif de Basilicate, côté Potenza, donne un coup de main en cuisine. Mon copain Bernard Kuentz, de la Maison d’Alsace, en a fait sa cantine, car, comme tous les Alsaciens, il a une vénération pour la cuisine italienne, le soleil, les pâtes et l’huile d’olive, sans omettre la bonne humeur italienne. Evidemment, à midi, le lieu, à la déco moderne un peu neutre, est animé. Tout le quartier, dit « d’affaires » et de bureau, s’y donne rendez-vous, y parle haut et fort, au point qu’il faut parfois crier pour s’entendre manger ou faire des signes de sémaphore avec sa serviette (en papier) pour se faire voir par le service. Bref, c’est nettement plus parisien, comme ambiance, que transalpin.
Reste que l’assiette ne triche pas. Les produits ont du coffre, du coeur, de la fraîcheur. Exquise burrata de Campanie avec l’artichaut frit à la romaine, fine pizza Margherita, avec tomate, mozzarella, basilic, bresaola avec rucola et parmesan ne souffrent guère de reproches. Les prix sont raisonnables (17 € la picca al limone ou la milanaise) et les vins choisis avec science (exquis Phigaia vénitien signé Serafini et Vidotto).
Les pâtes sont mitonnées al dente, comme les spaghetti alle vongole (quasi recouverts de palourdes – mais c’est sans doute papa Giuseppe qui, m’apercevant avec Bernard, avait dû avoir la main un peu lourde… et généreuse!), tagliatelle au thon et aubergines du jour, espadon à la tomate ou noix d’entrecôte, servie et tranchée, avec roquette comme à Florence.
Le service féminin est gracieux et, in fine, on cède au tiramisu avec ses biscuits à la cuiller et mascarpone exécuté dans les règles de l’art.