Francis Kochert © Républicain Lorrain

Je l’ai connu poète à ses débuts – c’était il y a près de quarante ans déjà -, l’ai retrouvé journaliste et grand reporter au Républicain Lorrain. Francis Kochert, qui a gardé le sens de ses racines et continue de conserver les yeux ouverts, sait regarder le monde à sa fenêtre. Depuis son appartement des abords de la cathédrale, il raconte sa ville avec un oeil frais et lucide, sachant mélanger lyrisme ténu et documentation serrée. L’histoire vient en aide au poète à la main agile, l’actualité le supplée, le sens critique (quand il évoque que Metz a souvent manqué le coche en matière culturelle) ne l’abandonne pas. On oublie de dire que, journaliste aigu et écrivain sensible, Francis est aussi devenu photographe de talent, jouant gaiement avec la lumière et la couleur, contant sa ville et ses légendes (le dragon du Graouilly, les montgolfières de Pilâtre de Rosiers) non sans drôlerie. Rabelais, Verlaine, la Fayette, « Messins par raccroc », sont également convoqués dans sa quête. La nature, le Mont St Quentin, la fascination de l’eau – celle de la Moselle – sont pareillement obsédants, comme la jaune pierre de Jaumont.  Il prend le temps de se hasarder aux musées de la Cour d’Or, rend visite aux halles gourmandes, sans omettre de célébrer la fête de la mirabelle et le centre Pompidou. Bref, voilà un joli livre hommage comme une lettre d’amour pudique, mais non sans joyeuseté, qu’on ouvre avec intérêt, que l’on referme avec complicité.

Je vous écris de Metz, textes et photos de Francis Kochert (Serge Domini éditeur, 190 pages, 25 €.).