La Brasserie au Resort Barrière Ribeauvillé
« Ribeauvillé: du côté de chez Barrière »
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Un « resort », c’est à dire un complexe touristico-hôtelier face à la ligne bleue des Vosges et aux vignes, non loin d’Illhaeusern et de Guémar: voilà ce qu’on trouve, dans un recoin de route de Ribeauvillé. Il y a le casino, avec ses machines à sous et ses parties de poker, les chambres de luxe avec leurs baies panoramiques, la vue sur le paysage à l’entour, le « plus » du spa avec ses piscines intérieures et extérieures, ses bains bouillonnants façon Caracalla à Baden-Baden, ses salons de massage, bref un lieu voué à la détente et à remise en forme.
La cerise sur le gâteau? La cuisine en brasserie chic menée par Alexandre Bouchain. Ce natif d’Obernai, de 34 ans, a été formé sept ans durant à la Cambuse très marine de Babette Lefebvre à Strasbourg au coeur de la Petite France et cinq ans aussi, eh oui, à l’Auberge de l’Ill toute voisine, en tant que chef de partie de Marc Haeberlin. Jolies références, certes, même si le registre choisi ici joue modestement, quoiqu’efficacement, entre gastro et winstub, avec des inclinaisons vers le goût du jour.
Des exemples? Il y a le casse-croûte de thon mi-cuit (et, hélas, un peu sec) avec son jus au pesto et sa tuile fine, le presskopf de veau (bio) d’Alsace, avec sa sauce gribiche, son bouquet de salade verte gentillette (la présentation est sans génie, même si le goût est respecté), la tourte aux cèpes et de ris de veau, le joli filet de sandre rôti (et cuit, lui, à point, juste ce qu’il faut et pas trop) avec son moelleux risotto aux moules et sa crème safranée.
Les fleischnacka (le boeuf de pot au feu en pâte à nouille façon escargot) dans le goût mulhousien est proposé dans son bouillon de volaille avec son foie gras poêlé et ses légumes du pot et constitue l’un des morceaux de bravoure de la demeure. On y ajoute, dans le même esprit rustique chic, le rognon de veau aux champignons et spaetzle, comme la choucroute royale, l’onglet à l’échalote ou encore la volaille rôtie avec son baeckoffe de poireaux et pommes de terre.
La carte des vins n’est pas avare de belles trouvailles à tous les prix (comme ce pinot noir de Lorentz réserve particulière 2009, tarifé raisonnablement à 24 €, qui coule en bouche comme du velours). Il y a également un petit chapitre de ravioles appétissantes (aux cinq fromages ou aux bolets sauce champignons) et, in fine, les cerises en sablé croquant au chocolat noir joue la forêt noire imprévue et nouvelle mode avec son crumble cacao et sa sucette de gel à la griotte. Comme ce chouchou de Lucien, qu’on a découvert il y a peu à Deauville, et qui est un joli Paris-Brest revisité avec sa mousse caramel au beurre salé. Assez craquant!
Bref, voilà un lieu moderne, avec son confort design et ses lumières changeantes, comme son service rapide, efficace, jeune et souriant, à surveiller d’un oeil neuf, curieux et gourmand. Le bonheur d’y séjourner, en se réveillant le matin face à la verdure et aux trois châteaux de « Ribeau » est en prime.