La Table du Lancaster
« La nouvelle donne du Lancaster (Paris 8e) »
Un article plus récent sur le même sujet est disponible sur notre site, vous pouvez le retrouver en cliquant ici
C’était une table chic et élégante, avec son patio, à deux pas des Champs-Elysées, dans un hôtel british, avec, en cuisine, le conseil de Michel Troisgros. Ce dernier est parti, la maison a changé de groupe et de direction. On s’en est à peine rendu compte, car la transition s’est faite en douceur. En revanche, le salon, avec son bar (on en reparlera), comme la table ont changé de look, tous deux revus sobres et contemporain dans les tons taupe, or et sable, jouant le côté zen, l’épure sans rupture. Et, côté fourneaux, Julien Roucheteau, qui fut le dernier chef de l’ère Troisgros, continue d’oeuvrer, dans un style néo-classique, avec délicatesse et netteté.
Cet ancien du V, époque Legendre, joue le produit de qualité mis en valeur sans faiblesse et avec joliesse. Sa carte se décline en paragraphes séducteurs: couleurs et saveurs de pleine terre, à l’orée du bois, au gré des vents et des marées, les pâturages et la basse cour. Et le menu de midi à 45 € (ou 58 € en « tout compris ») est fort joliment venu.
La cueillette de légumes d’hiver tiédis au poivre de montagne, l’oeuf sans oeuf à l’asperge (en fait une quenelle de volaille en forme d’oeuf) avec sa crème au lait de poule, l’aspic de coquillages au bouillon de sauvignon et caviar, la poêlée de supions avec son voile de dorade au safran à l’ail des ours ou encore le lard de cochon confit aux lentilles vertes du Puy – le morceau de bravoure du moment – sont jolis à voir et exquis à savourer.
On ajoute les desserts raffinés, comme la tarte au citron à la meringue fraîche et le pain de Gênes à la marmelade d’orange. Plus de jolis bourgognes au verre (blanc de Bruno Clair, marsannay rouge de Charlopin-Parizot). Assez, avec un service aux petits oignons, pour se donner envie de prendre là ses habitudes.