Le Carlton restaurant
« Cannes: le Carlton a cent ans! »
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Pour Alain Angenost, notre correspondant de la Côte d’Azur, qui a assisté à la célébration du centenaire du Carlton, l’élégance est à la fois cannoise et éternelle.
Les 100 ans de Carlton © Alain Angenost
Cannes, c’est le Carlton, tout comme la Tour Eiffel, Paris. Ce monument de la Croisette n’aurait jamais vu le jour sans le Grand Duc Michel, qui, banni de sa Russie natale pour avoir épousé une roturière, petite fille de Pouchkine, s’installa en 1893 à Cannes, prisée pour son climat privilégié. L’hôtellerie régionale n’ayant pas le confort qu’il souhaitait lors de ses séjours azuréens et des réceptions qu’il voulait y donner, il finança avec Henri Ruhl, la construction du premier palace aux salles de bains privatives.
Lady Butter en famille avec F. Chopinet © A.A.
Charles Delmas, l’architecte niçois, le conçut, en y mettant une touche d’érotisme, d’où les deux célèbres dômes, évoquant la généreuse poitrine de la Belle Otéro et c’est en 1913 qu’il fut achevé dans sa forme actuelle. Que d’événements extraordinaires et de personnalités célèbres s’y sont succédés, de la première réunion de la SDN, ancêtre de l’ONU, au G20 de 2011, du 1er festival international du film avec ses six journalistes, au dernier où ils se pressaient par milliers, du gotha russe de la belle époque aux stars confirmées!
La salle du déjeuner du centenaire © A.A.
Création d’un éphémère jardin d’hiver comme du temps où les élégantes protégeaient la blancheur de leur peau, expositions de clubs de golf et de raquettes de tennis d’époque – le Grand Duc étant à l’origine des sports élégants dont la ville devint la capitale -, de photos des personnages emblématiques ayant hanté les lieux, de toiles d’artistes locaux s’inspirant son atmosphère, publication d’un album dédié au boulevard éponyme: François Chopinet, le directeur général et son équipe, ont, décidément, bien fait les choses. Pour couronner le tout, la présence exceptionnelle de Lady Butter, petite fille du Grand Duc Michel, accompagnée de son fils et sa petite famille pour présider avec le maire Bernard Brochand et Gilles Jacob, le président du FIF, un mémorable déjeuner, en trois services, à la française, à l’anglaise, à la russe, et en douze plats.
Lady Butter et Bernard Brochand © AA
Concocté par le Chef Laurent Bunel, revisitant des recettes de l’époque qui seront à l’honneur toute l’année, le repas du centenaire ressemblait à une symphonie: cocotte de homard « Belle Otéro », nouillettes Carlton, luté de noix de Saint-Jacques au citron de Menton, Parmentier de canard, filet de bœuf Wellington, vol-au-vent à la bourgeoise, pithiviers de perdreau Mikhailovitch, filet de bœuf flambé au cognac et poivre rare, plus pommes soufflées, croûte de volaille « Belle Epoque » sauce suprême, loup en croûte de sel et crème au caviar, faisan Souvarov, dos de turbot poché sauce hollandaise et tarte au citron, fruit préféré du Grand Duc. Cette année, le Carlton, cet alerte centenaire, nous invite, avec une certaine élégance, à un voyage haut en couleur vers la Belle Époque.
Le retour de Marilyn © AA
