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David Foenkinos va mieux

Article du 5 mars 2013

Je vais mieux - David Foenkinos

Commencer la lecture d’un livre de Foenkinos, c’est comme endosser une vieille veste confortable, retrouver un copain de toujours avec plaisir. Manière de dire que ce jeune auteur aux (faux) airs de vieux routard des lettres, avec déjà pas mal de titres à son actif, a le chic pour nous enrôler sous sa bannière comme si, avec lui, on était en terrain de connaissance et que l’on renouait avec une (bonne) habitude. Ses personnages ressemblent à ceux de nos entourages, ses parents à nos parents, ses enfants aux nôtres et, surtout, ses problèmes à ceux de tout le monde. Depuis quelques années, et, pour tout dire, depuis « le Potentiel érotique de ma femme« , il est devenu notre Woody Allen français, un petit cousin modeste de Larry David, l’écrivain qui met en scène la maladresse de ses personnages avec élégance, nonchalance et, pour reprendre un de ses titres à succès, délicatesse.

Voilà, donc , après les Souvenirs, qui évoquait la disparition de ses grands parents, Je vais mieux, qui pourrait être le récit d’une étrange guérison. Le héros est, comme toujours chez lui, un personnage un peu diaphane qui se laisse flotter au gré des événements, se réveille avec un surprenant mal de dos qui devient son obsession. Passe des mains d’un ostéopathe à celles d’une magnétiseuse, avant d’aboutir au divan d’un psychologue, non sans en avoir subi radiographie et IRM. Mais rien n’y fait. Tout ira mieux lorsqu’il aura littéralement pété les plombs au bureau de son cabinet d’architecture et – scène cruciale – cassé la figure de son chef de service tortionnaire. Puis, aussi, dirigé sa vie sur une autre pente sentimentale que celle de mari trop rangé et de père absent…

Mais on n’en dit pas plus. David Foenkinos a soin, au terme de chaque chapitre dense, drôle, fourni, de mesurer l’intensité – fort variable – de sa douleur, sur une échelle de 0 à 10. Et de préciser l’état de son esprit fluctuant. Bref, c’est, sous une apparente nonchalance, amusant, retors, vénéneux, séducteur, offrant au lecteur un joli miroir de son époque et de lui-même. Le mal de dos n’est il pas le fléau du siècle? Et le coup boule spectaculaire comme celui de Zidane en finale de la coupe du monde 2006, n’est-il pas le plus fracassant des actes fondateurs? D’ailleurs Foenkinos ne l’avouait-il pas lui-même dans son blog de Livres Hebdo: « Et si la postérité c’était ça ? Ne devrais-je pas donner un coup de boule à un des membres de l’Académie Goncourt ? »

Je vais mieux? Son meilleur livre!

Je vais mieux, de David Foenkinos (Gallimard, 330 pages, 19,50 €).

A propos de cet article

Publié le 5 mars 2013 par

David Foenkinos va mieux” : 3 avis

  • Mathilde

    Cher Monsieur bonjour,

    A l’occasion de la sortie du nouveau roman de David Foenkinos, intitulé La tête de l’emploi, les Éditions J’ai Lu vous proposent de chroniquer ce titre.

    En parcourant votre blog, nous nous sommes aperçus que vous aviez déjà lu un ou plusieurs titres du même auteur !

    Si vous êtes d’accord, pourriez-vous me transmettre votre adresse postale au plus vite, afin que nous puissions vous envoyer un exemplaire cette semaine ?

    Cordialement,

    Mathilde Guevel

    Service marketing
    Editions J’ai lu
    87 quai Panhard-et-Levassor
    75013 Paris

  • Auber

    @DavidFoenkinos je suis désemparé, la douleur me reprend je suis maintenant sans toi . Te voilà réfugié , comme seul remède c’est peut être l’amour que tu as trouvé . Mais que fais tu de moi , torturé par la vie qui comme une liane toujours plus fugace m’ oppresse . Ne comprenais tu pas ?pourtant maintes fois j ai posé le livre .. Pour me dire , Que c’est bon , maintes fois j ai réduit l’allure pour savourer tes mots , afin qu’ils durent…. Mais te voilà parti , te voilà guéri , comme les autres tu me laisses seul , comme la chance que je ne saisirai pas , je ne peux m’y faire … Posé là, à côté de moi comme une sainte bible , comme une âme perchée qui ne cesse de m’observer , je reste avec ton livre achevé.
    Les nuages semblaient doux comme doux comme du coton, sans orage à l’horizon , avec toi je dénouais toutes mes contradictions .. Mais ne comprenais tu pas que moi c est avec toi que mon mal s’effaçait , alors même si enfin soulagé
    tu est parti encore merci car oui , j ai été mieux … Bravo

  • On a hâte de l’ouvrir !

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