Le Royal Palm

Sur la plage © GP

Un hôtel? Un rêve qu’il faut goûter entre toute saison. Une brume légère embrume le ciel. Certes, un cyclone n’est passé guère loin le mois dernier. Mais c’est un calme proverbial qui règne désormais sur cet hôtel unique. Le Royal Palm, la perle de Grande Baie, le plus sélect des palaces de l’île Maurice, le bijou hôtelier de l’Océan Indien, est à la fois un mythe, une légende, une approximation voisine du paradis. Un carrefour ou un QG? Mais si discret. Les vedettes du show biz ou les cinéastes (tiens, n’est ce pas Claude Lelouch, ce matin dans la piscine?) y croisent les chefs d’état (Chirac fut un habitué), les chefs tout court, trois fois étoilés (tel Christian Le Squer, fan du lieu), les pédégés du CAC 40, comme les princes de sang. Mais tout le monde vit ici en bonne intelligence, se saluant parfois sans trop se voir.

La plage au soleil couchant © GP

Jean-Pierre Chaumard, durant vingt ans, y accueillit les grands de ce monde. Jacques Silvant, qui fut son adjoint et qu’on connut au Saint Paul à Saint Paul de Vence, l’a relayé avec prestance et élégance, prolongeant la tradition de la maison, sa discrétion, son calme et sa légende. Celle d’un service plus que parfait, avec les transats en teck dressés d’impeccable manière, comme à la parade dirait-on, sur le sable, face au grand océan, les paillotes bien ajustées, le personnel en casque colonial, bermuda, chaussettes blanches, aux petits soins. Nul bruit, sinon celui des vagues.

La plage © GP

Certes, il y a bien quelques enfants dans la piscine ou sur le ponton fiché en mer, signe que la relève de la génération de la belle clientèle est ici assurée. Aux commandes des fourneaux, Michel de Matteis, MOF 1991, formé au Royal Monceau, au Taillevent, à la Tour d’Argent, passé comme chef au château de Divonne, où il remplaça Guy Martin, à la Coupole de l’hôtel Mirabeau à Monaco, veille sur les trois tables de la maison: la Goëlette, le gastro avec vue, le Natureaty, le restaurant à thème, le bar plage, où il fait merveille dans la simplicité. On en reparlera bien vite.

Christian le Squer de Ledoyen et Michel de Matteis © GP

En attendant, on se prépare pour la pêche au gros, en quête d’un espadon, d’un marlin, d’une bécune, d’un « sacréchien », d’une « vieille rouge » ou d’un berri blanc. On n’oubliera pas d’explorer l’île: Chamarel et ses couleurs, Bourdonnais et ses colonnades XIXe, Pamplemousses, ses jardins, son bassin de nénuphars géants, Port-Louis, ses bâtiments coloniaux, son marché chinois, et puis ces villages aux noms lyriques comme Poudre d’Or, avec le monument élevé à Paul et Virginie et le souvenir du naufrage du Saint-Géran, la nuit du 17 août 1744.  Sans omettre de céder au shopping à Grande Baie, dans les multiples échoppes à tentations d’une zone commerciale comme un miroir aux alouettes.

Panneau sur la plage © GP

Le bonheur au Royal Palm? Le farniente sur la plage, entre soi et soi, sans omettre de se livrer aux exercices si gentiment « coachés » de la salle de gym ou aux massages relaxants au spa splendide dans sa végétation luxuriante ou boire un café brûlot ou un punch au bar de l’hôtel, près de la piscine ondoyante. Bref, on demeure ici jaloux de ses privilèges dans cette l’île qui a bien gagné son nom de « caillou paradis ».

Le spa entre chien et loup © GP

Y aller

Air Mauritius (0890 710 315) assure, conjointement avec Air-France, quatre vols hebdos. Au départ de Roissy CDG 2. Durée du vol : 11h15. www.airmauritius.com