On lui a tiré dessus dans un premier temps, sur la foi d’informations parcellaires, voire tronquées: on avait tort. Reconnaissons le sans honte. La neuve équipe du Michelin a fait subir une cure de rajeunissement à la liste de ses étoiles. Les nouveaux promus ont 34 ans de moyenne d’âge (33 ans et 7 mois très exactement), et, comme leur leader, le méconnu Arnaud Donckèle, que nous annoncions ici même dès juillet dernier, ils sont discrets, taiseux, volontiers bûcheurs, et aussi, eh oui, souvent ancrés dans leur terroir.

Les Couillon, Guillemot (notre chef de l’année au Pudlo Bretagne 2010), Yoann Conte, mais aussi les Alexandre Ongaro à Chambéry, les Fabien Feldmann et les Alexandre Bousquet à Biarritz,  les Dominique Bucaille à Manosque, les Yves Kieffer (le Kasbür à Monswiller) ou les Benoît Fuchs (le Gavroche à Strasbourg) se situent bien dans cette lignée et nous confirment que Michelin et leurs inspecteurs suivent de près nos enquêtes et nos choix. A Paris, Sylvain Sendra (Itinéraire), qui fut notre jeune chef de l’année, Antonin Bonnet (le Sergent Recruteur), Eric Desbordes (le 114 Faubourg),  Frédéric Duca (l’Instant d’Or), Anne-Sophie Pic (la Dame de Pic), Laurent André (la Cuisine) et, bien sûr, le charmeur Roberto Rispoli (Il Carpaccio, notre table étrangère de l’année en 2011) font partie de nos chouchous, sinon de nos coups de coeur. Pourquoi se plaindre si le Michelin nous suit?