Depuis qu’il s’est mis en retraite de la critique gastronomique, il a accompli un salutaire retour en littérature, s’appliquant à dénigrer avec les esprits les Trissotins de ce temps. Il s’est amusé à taquiner le roman (politico policier), l’encyclopédie vagabonde, le journal au jour le jour, la chronique (avec son drolatique panorama des restaurants fantômes), sans omettre l’art du dictionnaire dans lequel il est devenu expert. Témoin son petit dernier qui illustre à merveille son mauvais esprit. Ce hussard, qui fut le compagnon de Roger Nimier et le filleul littéraire de Jacques Chardonne, raconte son siècle, son époque et son miroir avec drôlerie. Il épingle Depardieu, Hollande, les lois fiscales, les modes gourmandes. Mais n’oublie de donner quelques point de vue dénotant le fin gourmet railleur. « Champagne: n’est pas obligatoire, mais s’impose dans deux cas: quand on est heureux et quand on ne l’est pas » Ou encore: « Le meilleur des mariages entre vins et plats, c’est l’union libre« . On ne saurait mieux dire. Voilà un esprit libre.

Dictionnaire d’un peu tout et n’importe quoi, de Christian Millau (Le Rocher, 371 p., 22,90 €).