Lato, Kritsa, la Crète éternelle
« C’est là, dans la Crète orientale, au-dessus d’Aghios Nikolaos, à une heure de montée du village de Kritsa, que je découvris un de ces sites comme seule la Grèce et la Turquie du sud vous en proposent encore« . C’est après avoir relu l’Eté Grec (Plon « Terre Humaine », 1975) pour la énième fois que je remontais vers Lato, « une ville ancienne étagée sur des versants recouverts de broussailles, à peine dégagées des herbes et des rocs par des fouilles oubliées et retournées depuis à son destin d’empire des grillons », dit encore Jacques Lacarrière.
Le site n’a pas changé. Cette antique cité dorienne du VIIe siècle avant JC, avec son vaste puits central, son agora avec ses gradins, son théâtre, son temple, son Prytanée, impressionne. On admire la grandeur du lieu, on évalue ce que fut sa richesse, on imagine sa construction, pierre à pierre sous un soleil de plomb. La vue plein cadre sur Mirabello et sa baie offre un panorama époustouflant entre mer et montagne, résumant la Crète, le pays des dieux, de Zeus, d’Icare: l’infini de la montagne aride et l’horizon bleu de la mer« , note encore Lacarrière. L’entrée coûte deux euros. C’est le prix modique d’un voyage vers l’infini.
Plus bas, à 5 mn à peine en voiture, on découvre le beau village de Kritsa, avec ses maisons authentiques accrochées à la montagne, ses cafés colorés, ses boutiques variées qui vendent l’ouzo et le raki, les vins grecs, comme l’huile d’olive d’ici, ses dames qui jouent du crochet et de la dentelle pour les touristes et font admirer leurs oeuvres, son coutelier moustachu, Georges Lagadinos, qui propose ses lames fines et précieuses pour la cuisine, pour le plaisir.
On achète ici et là des bidons ou des flacons d’huile locale, des faïences colorées, des savons parfumés. Et on prend le temps de boire, dans une taverne authentique, en terrasse sur la rue montante, le jus de fruits frais, le soda pétillant ou le cappuccino frappé, en goûtant tzatziki ou omelette. Puis, on reprend la route vers la mer.
Se cache dans un champ, à gauche du village, sur le retour vers Aghios, une dernière merveille: l’église byzantine de Panagha Kéra avec sa simple façade à coupole et ses fresques splendides du XIVe siècle dédiée à la Vierge. Lato, Krista, Panagha Kéra: trois images de la Crète éternelle.
HAEKTPON (Ambre), Georges Lagadinos et Maria Verda, Kritsa (Crète). Tél. +30 28410 52061. Pour la collections de jolis couteaux crétois.
Platanos, Manolis Pagalos, Kritsa (Crète).Tél +30 28410.51230. Carte : 20€. Petite taverne simple et exquise pour boire ou se restaurer avec gentillesse
Extraordinaire et ce mot n’est pas usurpé. Un endroit hors du temps ou l’imagination ne peut qu’entrapercevoir ce que fut ce lieu et surtout l’histoire de ses habitants.
merci pour les infos
je suis à Plaka et je me prépare à suivre vos traces
Jbzeimet