Le Bélisaire

Atmosphère © GP

Voilà un de ces bistrots franchouillards que le monde entier nous envie. Il y a le cadre 1900/1920, sans retouche, avec comptoir d’entrée où on peut boire l’apéro, service débonnaire – et prompt! -, accueil rieur, vins de soif, ardoise alléchante, plus public dans le coup et dans le vent. Chacun semble s’être donné le mot pour cligner de l’oeil devant les propositions du moment édictées par un garçon rieur, qu’on connut jadis à la Cantine des Gourmets de Micheline Coat. Il y a aussi les bons mots de Patrice Tellier en salle, qui joue avec des ballons, in fine, inventant « l’addition sans douleur ».

Ravioles d’escargots © GP

Les menus sont sages, les formules habiles, les quelques suppléments pas toujours nécessaires. On se régale sans mal, sous la gouverne de Matthieu Garrel, qui fut jadis le second de Gérard Besson, de soupe de poissons, ravioles d’escargots au foie gras et champignons, fagot d’asperges, sauce mousseline et saumon fumé ou encore risotto crémeux aux langoustines. Voilà pour les entrées qui ont de l’esprit, témoignent de savoir-faire, comme les poissons: daurade au boulgour et pois chiches ou cabillaud à l’huile d’olive et légumes d’hiver.

Dorade au boulgour © GP

Comme cela change chaque jour au gré de l’ardoise, en citer, sans forcément faire saliver sans être sûr que l’on se régalera sur le même modèle. Reste que le ton est bien. On ajoute les desserts bon enfant (crème brûlée au café, sabayon à l’ananas), les vins au verre (blanc des costières de Nîmes, rouge pessac léognan château Rochemorin). Bref, un lieu, une atmosphère, au service d’une gourmandise innocente, comme une affaire à saisir.

Sabayon à l’ananas © GP