Le Tilleul

« Philippsbourg: le Tilleul de la nostalgie »

Article du 2 janvier 2013
Chez les Issler © GP

Chez les Issler © GP

Le pays de Bitche est-il un eldorado gourmand ? Il y a l’Arnsbourg à Baerenthal, bien sûr, le Strasbourg et la Tour à Bitche, l’Argousier à Volmunster, plus, dans un registre modeste, le Moulin  d’Eschviller ou les Mésanges à Meisenthal. Et ce n’est pas tout…

Chartreuse de saumon © GP

Chartreuse de saumon © GP

Le méconnu du lot se nomme le Tilleul de Philippsbourg. Il est vrai que la demeure est si proche de l’Alsace (800 mètres à peine), qu’on peine à le situer. L’église au clocher à bulbe a son charme, comme le vert de la forêt alentour et l’environnement rêveur des Vosges du Nord qui donnent des idées de randonnées digestives ou apéritives.

Praline de caille © GP

Praline de caille © GP

Didier Issler, le chef-patron, qu’épaule sa gente épouse Sabine et ses parents, a été formé au Cheval Blanc de Lembach au temps de Fernand Mischler, et a fait des saisons à Val d’Isère chez Luc Reversade à la Folie Douce, sous la houlette de ce dernier. Et sa manière, son sérieux, celui de ses menus modestes évoquent la rigueur gourmande et la générosité façon Mischler. La maison est simple, le décor sans luxe, même si les tables sont joliment nappées de blanc et ouvrent sur le vert du dehors.

Terrine maison © GP

Terrine maison © GP

Le comptoir de l’entrée rassure, et les diverses propositions du moment sont d’un classicisme bon teint qui porte à la nostalgie. La jolie terrine maison aux foies de volaille à l’ancienne avec ses fraîches crudités, céleri rémoulade, betteraves et carottes râpées, la dodine de canard à la graine de pistache, les grenouilles à la provençale ou les escargots au beurre persillé jouent une partition connue, bien vue, traditionnelle, éprouvée.

Dorade en minestrone © GP

Dorade en minestrone © GP

Comme la praline de caille au foie gras d’oie avec sa cuisse fumée et son méli-mélo de salade. Il y a aussi, en guise d’entrées légères, la chartreuse de saumon fumé et mariné avec crème de fenouil, salade gourmande aux copeaux de foie gras de canard et les grosses crevettes en vinaigrette d’agrume et cecina du Léon qui taquinent gentiment la mode mais sans outrance.

Joue de boeuf © GP

Joue de boeuf © GP

Nous sommes là, davantage, dans le retour aux années cinquante, mais avec netteté, précision, finesse. La truite du vivier cuisinée au bleu, la raviole de sandre à la crème légère de ciboulette ou le filet de dorade royale en minestrone de légumes attendent les amateurs de cuisine légère. Et les bons instants carnassiers (émincé de rognon de veau aux cèpes servi avec ses tagliatelles, joue de bœuf braisée avec purée de céleri et ses quenelles de fromage blanc ou encore pièce de bœuf du Limousin avec sa béarnaise bien estragonée et mousseuse plus un joli gratin dauphinois) sont sans lourdeur.

Pièce de boeuf © GP

Pièce de boeuf © GP

On y ajoute de jolis desserts éternels – comme le parfait glacé au pain d’épices, la fantaisie de poire en surprise, la dame blanche au chocolat chaud et l’impeccable meringue glacée chantilly – propres à faire retomber en enfance. L’autre bon point à adresser à la maison : sa carte de vins pas banale avec des découvertes à tous les prix. Comme l’étonnant gewurztraminer mosellan signé Georges- Constantin Buzea à Ancy ou le joli mercurey de Faivelay la Framboisière, vendus ici à tarifs amicaux.

Emincé de rognon aux cèpes © GP

Emincé de rognon aux cèpes © GP

Mais n’en disons pas et faisons de ce discret Tilleul l’un des secrets les mieux gardés de Moselle.

Poire en surprise © GP

Poire en surprise © GP

Le Tilleul

24, Route de Niederbronn
57230 Philippsbourg
Tél. 03 87 06 50 10
Menus : 16,50 (déj., sem.), 28,20, 35,50, 44 €
Carte : 50 €
Fermeture hebdo. : Lundi soir, mardi soir, mercredi
Fermeture annuelle : Janvier
Site: www.restaurantautilleul.fr

A propos de cet article

Publié le 2 janvier 2013 par

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Donnez-nous votre avis !

Le Tilleul