Le Lisbonne d’Olivier Frébourg

Article du 23 décembre 2012

Voilà un livre qui ne date pas d’aujourd’hui et mérite la relecture. Voilà ce que j’écrivais dans le Point à sa sortie en juin 1998…

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Cette bien jolie évocation de la ville chère à Alain Tanner (« Dans la Ville Blanche ») et Fernando Pessoa se lit d’abord comme un roman de l’absente. Olivier Frébourg, l’auteur de « Port d’Attache », raconte son Lisbonne, mais aussi son Portugal, à travers les rives du Tage, les rues d’Alfama, la terrasse du café Garret, les parages de Sintra, en s’adressant à la femme aimée, disparue. Il revit les moments volés, redessine les draps froissés, recrée les chambres semées dans la ville blanche. Il pousse jusqu’à Bussaco, sur les traces de Larbaud (« 200 chambres, deux cent salles de  bain »). Ce jeune homme n’a que de bonnes lectures. Berl, Chardonne, Déon se sont penchés sur son berceau d’écrivain. Il a l’humeur vagabonde, le spleen du jeune homme vert, malheureux de n’avoir pas croisé le fer en hussard conquérant (« j’appartiens à une génération que les annales ne retiendront pas »). Il a surtout le style mordant et sûr, la verve nostalgique au coeur. Son « Lisbonne » – qui aurait pu s’écrire au pluriel, comme le « Venises » de Morand est comme une écharde fichée dans le coeur de la nostalgie européenne. A lire, sur un air de fado.

Souviens-toi de Lisbonne, d’Olivier Frébourg (La Petite Vermillon/La Table Ronde, 160 Pages).

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Publié le 23 décembre 2012 par

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